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DSK et le french paradox

Publié le 23 mai 2011 par Ladecool

J’ai fait la semaine dernière un petit billet sur la fameuse histoire de DSK. Billet écrit sous le coup de l’émotion, la bombe n’en étant qu’aux prémices de sa déflagration. Donc, voilà, j’entends la nouvelle à la radio et je ne me pose pas de questions. On m’aurait annoncé qu’Edouard Balladur s’était fait choper dans les mêmes conditions, j’avoue que j’aurais eu le sentiment de ne vraiment rien comprendre à la nature humaine. Quoi Edouard et ses chaussettes rouges en train de trousser une femme de ménage ? On imagine plutôt l’inverse et lui de dire « je vous demande de vous arrêter ». Non là il s’agit de DSK. Dans un ancien billet sur les présidentiables je disais d’ailleurs que je l’imaginais avec le pantalon en bas des jambes. Pour le coup, il avait déjà fait sauter le pantalon et c’était encore pire que ce que j’imaginais. Ce petit billet je l’ai posté sur le Post, un peu vaniteuse que je suis, avec même le secret espoir qu’il apparaisse un Une. Pas de bol, je me suis faite virer du site avec un modérateur qui m’a écrit pour me dire que mon billet contenait des choses choquantes, des trucs pas bien, des bidules qu’il faut pas dire. J’ai relu mon billet. Certes j’y parle de kékette et de sodomie. Est-ce que c’est ça qui a choqué ? J’ai du mal à le croire au vu des home pages de Yahoo qui se succèdent sur les traces de sperme de DSK et autres détails cochons. Donc je ne pense pas que ce soit ça qui ait choqué. Non, je pense en fait que je n’ai pas pris les précautions d’usage. Et c’est vrai que j’ai condamné DSK avant même qu’il ne soit jugé. Spontanément, sans trop me poser de questions. Et ça c’est pas bien. Ouh la la non, c’est pas bien ça. J’avais oublié qu’il fallait enrober, qu’il fallait parler de « présumé coupable », de « il faut attendre de voir », de « laissons l’enquête suivre son cours », de « nous n’en savons rien pour le moment ». Oui j’avais oublié ça. C’est normal en même temps je ne suis pas journaliste, je ne suis pas conditionnée pour peser mes mots. Je balance parfois, et même souvent, sans réfléchir. Et là j‘ai condamné un homme sans savoir si il était vraiment responsable. Et j’avoue que je me suis sentie un peu péteuse. Surtout quand je l’ai vu sortir du commissariat, menotté, le manteau pendouillant, le visage épuisé. C’est vrai que ce sont les méthodes américaines et que Mickael Jackson s’est retrouvé dans la même position, et qu’on se serait cru dans une série américaine, et que là-bas ils ne font pas de différence entre pauvres et puissants. Je pense qu’on s’est tous pris un cours accéléré sur la justice américaine en moins d’une semaine. C’est bien la peine que TF1 nous balance des séries tous les soirs. Mais je sais pas, là, c’est un peu comme si c’était la France que l’Amérique menottait. Au-delà du fait qu’il soit coupable ou innocent, je l’ai un peu pris comme un affront à la française que je suis. Nous, on peut le juger mais pas vous, messieurs les américains. C’est une affaire entre nous, entre nos hommes politiques et leur impunité, entre notre langue de bois et nos secrets d’alcôves. Laissez-nous laver notre linge sale en famille. Mais le truc, c’est que si ça c’était passé en France on aurait étouffé ça bien proprement, sans laisser de trace. On aurait envoyé Léon le nettoyeur pour cacher la femme de ménage sous la moquette. Et pour preuve, 57% des français pensent que c’est un complot. On est coutumiers du « tous pourris » mais quand il s’avère que c’est vrai, on n’y croit pas. Le french paradox ? 


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