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Les poncifs sur les grandes écoles ont la vie dure…

Publié le 23 mai 2011 par Veille-Education

Dans l’espace d’une semaine nous aurons encore eu droit à un feu nourri de stéréotypes sur les grandes écoles.

Ce fut d’abord Madame Eva Joly, qui semble découvrir les Ecoles comme naguère elle découvrait l’Ecologie, et qui propose, comme mesure phare de création de valeur dans l’enseignement supérieur, de les “supprimer” purement et simplement…

Cette conception à géométrie variable des bienfaits de la biodiversité ne laisse pas de me surprendre. Biodiversité, que de crimes (contre l’esprit) on commet en ton nom ! indispensable dans les écosystèmes naturels, te voici mal absolu dans les écosystèmes universitaires… Sérieusement : n’est-il pas navrant, le spectable de personnalités sympathiques et courageuses cédant à la tentation de diagnostics simplistes et faciles ? Comme si le courage et la lucidité politique ne consistaient pas, au contraire, à écarter par principe les clichés démagogues pour reconnaître la valeur et l’intérêt de la Nation là où ils se trouvent.

Beaucoup peuvent être saisis d’un frisson désagréable, en découvrant Madame Eva Joly, qu’ils ont jadis connue juriste rigoureuse, infatigable, admirable, soudain capable de se muer en Fouquier-Tinville au prétoire de l’enseignement supérieur, administrant des sentences sommaires et expéditives sur des bases aussi minces… En l’entendant vouer aux gémonies, sans autre forme de procès, des écoles qui forment des milliers d’ingénieurs et de cadres pour l’industrie, au motif que quelques “brebis galeuses”, parmi leurs diplômés, administreraient des banques… En l’entendant affirmer, au mépris des statistiques, que les écoles sont des instruments d’exclusion.

Dans un autre ordre d’idées, j’extrais du récent ouvrage d’entretien cosigné par Monsieur Axel Kahn et Madame Valérie Pécresse (cf. dépêche AEF n°149892), cette autre affirmation à l’emporte-pièce : “le point fort des universités et que les grandes écoles ne donnent pas, à quelques exceptions près (…) c’est la formation par la recherche et à la recherche“. Il me semblait pourtant que les données publiées par un certain ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, attestaient de la part importante prise par les écoles dans les projets lauréats des investissements d’avenir. Cette observation se réconcilie assez mal avec le constat d’une recherche à caractère symbolique ou “exceptionnel” dans les dites écoles, sauf à donner un autre sens à “l’exception”.
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