Mary je le publie un peu pour vous ...
Le grand quai est grouillant, un amas bigarré
Chacun dans cette foule se retrouve égaré
Le navire accosté n'est même plus l'espoir
Il semblerait plutôt une nef expiatoire.
La foule qui se presse ce sont mes souvenirs
Il en est de superbes qui furent sans avenir
D'autres qui ne sont rien et d'autres dont j'ai honte
De ceci dont je sais que je rendrai des comptes.
Courses dans les forêts, à travers les campagnes
Polyphonies nocturnes sur un feu de montagnes.
Poissons pris à la main, sur l'herbe frétillant
Belles enfants repoussées en un geste humiliant.
Amours qui disparurent, enfants à peine connus
Envole dans le ciel pour approcher les nues.
Combats de tous les jours pour un rire de printemps
Solitude, dénuement, des feuilles au vent d'autan.
Me suis vidé la tête de tous ces souvenirs
Chasser de ma pensée ces regards et ces rires.
Ne plus me souvenir, être vide, sans regret
La fin de cet amour tranché au couperet.
Sur le grand bateau blanc en ce dernier voyage
J'ai mis cette mémoire celle de tous mes âges.
Me souvenir de rien et de son existence
De sa disparition faire ma pénitence.
L'horizon brumasseux avala le bateau
Chargé des feuilles mortes ramassées au râteau.
Chargée la maison jaune avec des volets bleus
Qui restait vide là-bas blottie au fond d'un creux
Mes souvenirs partis je me suis retourné
Reprendre la route, mémoire de nouveau né.
Clarté éblouissante, sa chevelure blonde
Etait toujours présente et les regrets m'inondent.