Vous êtes toutes là, vous mes amours d'enfance
Amours de mon jeune âge, amours sans importances
Fillettes qui riaient de facéties gamines
Annonces de la femme dont vous copiez les mines.
Vous faites les mamans pour soigner nos bobos
Un baiser sur la joue en guise de cadeau
Une oeillade en coulisse une tape sur la main
Pour une privauté interdite au gamin.
Les jours, les mois les ans firent de vous des biches
Ces corps resplendissants qui des yeux nous aguichent
Ces lèvres balbutiantes ne sachant embrasser
Ces doigts longs fuselés conçus pour caresser.
Nous sommes des galopins pensant qu'à dix huit ans
Les filles sont sensibles à nos jeux combattants
Nous quittâmes le lycée les uns pour le travail
Les doués à la fac pour moi bien trop duraille.
Amours de mes vingt ans, amours de ma jeunesse
Je vous ai retrouvé, mon coeur dans la détresse
La mort était venue, fauchant tout au hasard
Ma vie dans un désert où souffle le blizzard.
Toutes ces jeunes filles aux minois de poupées
Vous êtes réunies, composez ce bouquet
Une seule vous est toutes, vous êtes toutes en elle
Elle est venue pour moi, me prendre sur son aile.
Le vent, la pluie, la neige, toutes ces intempéries
Quand je suis avec elle de cela je me ris.