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Dettes souveraines : il faut écouter les contribuables et consulter les Français !

Publié le 24 mai 2011 par Lecriducontribuable
Alain Dumait

Sur la question du remboursement des dettes souveraines, deux thèses s’affrontent :

* la première, qui semble avoir la préférence du plus grand nombre des Etats (en tout cas de leurs dirigeants), du marché, et bien sûr des banques, consiste à éviter à tout prix un défaut de paiement de quelque pays que ce soit.

Madame Christine Lagarde l’a d’ailleurs redit cette après-midi à l’Assemblée Nationale : «les dettes de la Grèce, de l’Irlande et du Portugal ne représentant que 6% du PIB européen des 27 Etats membres, il convient de faire jouer la solidarité et d’éviter à tout prix un scénario catastrophe…»

* La seconde est plus orthodoxe : toute entité ne pouvant faire face à ses engagements doit elle-même se déclarer en faillite. Un Etat comme une entreprise.   La vérité oblige à  dire  que l’histoire des plans de sauvetage comporte à peu près autant de politiques de redressement réussies que d’autres ayant échoué lamentablement.  Il faut donc dépasser l’idéologie. Et introduire un autre acteur dans le raisonnement.  Les aides du FMI (à une soixantaine d’Etats depuis 2008) sont financées par ses ressources propres, elles-mêmes apportées par les Etats-membres, et  par des ressources d’emprunt, garanties par ces mêmes Etats. En dernier ressort, ce sont les contribuables qui «assurent».  De même pour les ressources du fonds européen de stabilisation. Si un pays emprunteur ne peut pas rembourser, ce sera encore le contribuable qui paiera.  Or le contribuable en question, à ce jour, n’a jamais été et n’est jamais consulté, ni  directement ni par l’intermédiaire de ses représentants.  Que des économistes en chambre se disputent pour savoir s’il faut prêter à la Grèce, pour la raison que les marchés ne le veulent plus, c’est une chose. Que l’argent qui lui est prêté soit une créance tirée sur des contribuables qui n’ont rien demandé, et qui n’ont jamais été consultés en est une autre. D’autant que les doutes sur le succès de cette stratégie sont légitimes. Le pays qui a été le plus loin dans le financement de ses dépenses publiques par l’emprunt, le Japon, depuis 20 ans, est toujours en récession… L’idée des partisans de la première thèse est que l’abondance de monnaie, avec des taux d’intérêt bas, constitue un environnement financier favorable à une reprise de la croissance. L’opinion des seconds est que le laxisme monétaire est intrinsèquement pervers et défavorable à la croissance réelle.  D’abord parce que la quantité de monnaie en circulation est sans relation avec la richesse d’un pays. Les encaisses monétaires ne figurent pas dans le calcul du PIB. Elles n’interviendraient qu’au bilan, si les Etats voulaient bien en produire… Inonder une économie de (fausse) monnaie n’a jamais produit la moindre richesse globale. Sauf pour certains (comme les banques), au détriment d’autres agents économiques, de la sphère de l’économie réelle.  Citoyens de l’UE, voulez-vous sauver la Grèce, demain l’Espagne ou l’Italie, après-demain la France ? Apportez donc à leurs gouvernants votre épargne personnelle ! Sinon, souffrez que je veille sur la mienne…

Alain Dumait, ancien maire du 2e arrondissement de Paris

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