De 1895, au début des années Trente, un choix pertinent de 90 oeuvres des différentes étapes parisiennes de la carrière du peintre qui faisait aux femmes de grands yeux charbonneux en amande. Un admirateur des anarchistes, certes, mais pas un peintre maudit. Et ce n'est pas le moindre de ses paradoxes.

à connotation plus érotique. Et enfin, le Paris des « années folles » que Van Dongen qualifie de « période cocktail », où il se consacre exclusivement à la nouvelle élite parisienne : hommes et femmes de lettres, stars du cinéma et de la scène, aujourd’hui oubliés, annonçant avec quarante ans d’avance l’univers des « beautiful people » d’Andy Warhol. La pose est outrée, le costume et l’accessoire théâtralisés révélant le factice de ses personnalités qui n’existent qu’à travers leur rôle."



De tous ces tableaux exposés ici émanant de ce peintre très productif, nous n'en avions encore jamais vu aucun. Mais certains sont particulièrement étonnants : les lutteuses de Tabarin, bras croisés en collants rose, les marchandes d'herbe et d'amour (bien avant Matisse), le nu couché, le tango, la chimère, le manège de cochons, le portrait d'Anna de Noiailles - qui porte sa cravate de la légion d'Honneur autour du cou en tenue de soirée - ou son contraire, celui du Docteur Rappoport en intellectuel fatigué. Celui de Fernande, la compagne de Picasso ....et soudain, nous voici dans le film de Woody Allen !

Au musée, on a tout le recul nécessaire et le matin, il n'y a pas trop de monde ...de très bonnes conditions pour bien en profiter.
C'est tellement rare !
Au musée d'Art Moderne de la ville de Paris jusqu'au 17 juillet, 11 avenue du Prédident Wilson, 75116 Paris, tous les jours sauf le lundi, 10€. Le jeudi jusqu'à 22 heures.
