Je voudrais te parler comme si tu m'aimais,
Et comme si ton coeur n'avait changé jamais,
Comme s'il éprouvait pour moi de la tendresse,
S'il était toujours prompt à sentir ma détresse.
Je veux t'imaginer encore accessible,
Et non pas endurcie, à ma peine insensible,
Je veux croire qu'en toi une cellule vibre,
Quand tu penses à moi. Es-tu encore libre ?
Mon coeur est ainsi fait, quand il aime, il espère,
Il ne veut jamais voir ce qui le désespère,
Pas plus qu'il n'éteindra le lumignon qui fume.
Quand il semble abattu, il se relève encore,
Puis s'il ne sent plus rien, il retrouve l'amphore,
Où sont ses souvenirs... auxquels il se parfume !
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St Just ( Joël Gauthier ) Périgueux Mai 87