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Bis Repetita

Publié le 26 mai 2011 par Toulouseweb
Bis RepetitaUn nouvel épisode volcanique sous haute surveillance.
Voici la cohésion européenne mise ŕ l’épreuve, ŕ l’initiative du Grimsvötn, volcan islandais, petit frčre du tristement célčbre Eyjafjallajökull qui, l’année derničre, avait paralysé l’aviation commerciale tout entičre pendant une bonne huitaine de jours.
Cette fois-ci, l’alerte a été chaude mais les derničres nouvelles du front météorologique sont plutôt rassurantes. Le nouvel épisode volcanique est considérablement moins sévčre, semble-t-il, que celui d’avril 2010 qui avait affecté 10 millions de passagers. La facture s’était élevée ŕ 1,7 milliard de dollars, sans compter les dommages collatéraux.
Cette fois-ci, bien que l’éruption du Grimsvötn constitue une surprise, l’Europe n’est pas prise de court. Autant elle avait été lente ŕ réagir et avait agi dans le désordre, elle ne donne pas une image d’improvisation. Aussi les craintes des compagnies aériennes sont-elles mesurées, sans préjuger de la suite des événements.
A tout hasard, l’IATA, toujours prompte ŕ dramatiser une situation difficile, a souligné avec vigueur qu’une réponse coordonnée est requise. L’AEA, Association of European Airlines, a réclamé pour sa part unité et clarté tandis que l’ACI, groupement professionnel des aéroports, prudent, s’est contenté d’évoquer une notion de déjŕ vu. Un premier commentaire précautionneux...
En fait, et c’est lŕ que réside l’aspect le plus intéressant, le plus instructif, de ce nouvel épisode, il va permettre de vérifier si les leçons de 2010 ont porté leurs fruits. Sachant qu’il est parfaitement possible de coordonner études, appréciation du risque et mesures de précaution sans qu’il soit indispensable d’attendre qu’une Ťvraieť Europe aérienne devienne réalité. Une Europe en gestation depuis le début des années soixante, époque de la signature de la premičre convention Eurocontrol, qui n’en finit pas de se construire ŕ un rythme qui n’en est pas un.
Qui plus est, on constate d’ores et déjŕ, une fois de plus, qu’il serait préférable que chacun reste dans son rôle. Que faire, sinon sourire d’un air entendu, en, entendant Thierry Mariani, secrétaire d’Etat aux Transports, assurer que l’espace aérien français ne court aucun risque. On le croyait Ťspécialisteť de la sécurité aérienne, le voici météorologue, solidement installé devant sa boule de cristal.
En supposant que l’éruption du Grimsvötn entre déjŕ dans sa phase terminale, les perturbations étant de ce fait modérées et éphémčres, il sera quand męme possible de vérifier si aéroports et compagnies aériennes étaient pręts ŕ faire mieux qu’en avril 2010. Cela en sachant que, manque de coordination mise ŕ part, et au-delŕ de l’application brutale d’un grand principe de précaution, toutes les parties concernées avaient pęché par manque d’information ŕ l’intention des voyageurs. Le monde de l’aviation communique correctement quand tout va bien. Et ce n’est pas précisément ce qu’on attend de lui.
Pierre Sparaco - AeroMorning
(Photo: ESA)

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