Magazine France

Même un gauchiste contrarié peut appeler à l’Unité

Publié le 26 mai 2011 par Mister Gdec

Même un gauchiste contrarié peut appeler à l’Unité

Même un gauchiste contrarié peut appeler à l’UnitéPutain ! Les salauds ! Ils ont osé faire ça sans moi, dit donc ! Mais ils croient quoi ? Que je ne suis qu’un vil gauchiste protestataire qui ne tient pas compte des réalités et préfère s’enfermer dans sa critique systématique d’un système pourrissant ?! Bon, ok, certes, oui, un peu aussi…. Ça va, n’en jetez plus !

 Cependant, je suis malheureusement trop conscient de ce que l’anti-capitalisme qui m’est cher, et l’alter mondialisme que je soutiens  ne représenteront  jamais que 10 à 15 % au grand maximum des suffrages, et encore, je suis optimiste : s’ils arrivaient à s’entendre, ce qui n’est manifestement pas encore le cas, dans la mouvance à laquelle j’appartiens… Et encore, je n’évoque là que le cas du Front de gauche, qui fût pourtant une belle réussite dans les urnes des dernières élections. Pour un nouveau mouvement, le résultat est encourageant.

 Mais nous n’avons plus le temps des atermoiements, du repli de chacun sur son propre petit pré carré, comme moi avec mon parti de gauche auquel j’appartiens, et ses 5 à 7.5 %… Malgré les catastrophes écologiques, économiques et sociales, le monde n’est pas encore prêt pour un projet de rupture sociétale que j’appelle de mes vœux. Je le sens bien autour de moi, dans la vraie vie, les gens ont tellement peur de tout et n’importe quoi, qu’un changement qui serait trop brutal ne ferait que les braquer davantage… Et durcir leur vote. Réflexe de repli classique de l’être en souffrance.

 Aussi, a-t-on le droit de courir le risque d’un pays gouverné par l’extrême droite pure et dure ? Déjà que c’est un peu beaucoup passionnément à la folie le cas… Est-ce que notre absolutisme doit conduire au suicide politique ? je m’interroge, j’observe, je regarde, j’analyse, me positionne au fur et à mesure, en fonction de l’évolution des événements et du climat politique….

 Force est de m’apercevoir que l’un des thèmes qui m’est le plus cher (hormis la lutte contre le culte du marché et de l’idéologie financière sans morale déjà évoqué),  celui du racisme, voit notre société exagérément contaminée…  Si l’on en juge par le prisme médiatique, dans lequel la xénophobie décomplexée, que ce soit au plus haut sommet de l’état où dans les sphères médiatiques de grande écoute, populaires, on a jamais autant parlé de l’immigration comme une sorte de gangrène dont souffrirait notre pays.

 Le laisserons-nous aux mains de ces gens qui prônent une vision égoïste de notre société, si possible blanche et européenne, volontiers catholique, dite de souche comme l’arbre du logo de l’UMP, dont le programme s’apparente de plus en plus à celui du Front National au point que des candidats aux dernières élections préfèrent ne pas apparaître sous cette étiquette devenue honteuse ?

 Pour moi, c’est clair, au risque de décevoir, j’en ai conscience, une bonne partie de mes lecteurs les plus assidus qui pour certains peuvent apprécier mon côté révolutionnaire, je me rangerai pour une fois du côté du pragmatisme, bien que mes rêves soient encore bien présents. La réalité risquerait d’être un peu trop brutale pour les rêveurs et les idéologuqes cramponnés sur leurs certitudes en cas d’échec de la gauche,  au sens large et tolérant de ce terme. Et, contrairement à ce que d’aucuns peuvent penser, je suis ouvert et tolérant.

 je tiens à le faire savoir haut et fort en signant cet appel – quitte à passer pour un social-traître – mais pas sans conditions :

 - qu’on réalise enfin la promesse longtemps professée mais jamais tenue par la gauche du vote des étrangers, à minima aux élections locales, ce qui à mes yeux compliquerait significativement le risque d’entrée du front national dans l’arène politique et publique…

 - qu’on ait dans le socle commun de propositions programmatiques un dispositif de cadrage des activités financières, passant par la création d’un pôle bancaire public. Chacun pourra  apprécier en effet que, malgré les errements du passé, tout est redevenu comme avant, les banques n’ayant aucunement mis en place de garde-fous pour éviter le retour de bulles spéculatives insensées aux conséquences désastreuses. On ne peut définitivement pas faire confiance aux acteurs de ce domaine pour s’auto-réguler, et donc éviter de donner aux français le sentiment que l’équilibre des richesses n’est pas un souci collectif, au détriment des plus démunis… Et au risque de frustrations et d’aigreur qui pourraient bien entraîner des éclats de violence.

 - que l’on s’engage dans une voie plus courageuse que celle initialement prévue dans le programme du PS de défense de notre environnement en mettant en place un programme un peu plus ambitieux conduisant à la sortie du nucléaire et au développement significatif des énergies alternatives qui passera forcément par un investissement plus appuyé dans la recherche.

 - et enfin, pour ne pas mettre trop de conditions qui constituerait de manière détournée une fin de non-recevoir (la ficelle est connue et un peu trop tirée à l’extrême gauche…), la garantie que l’on combattra le fléau social que représente le chômage de manière un peu plus inventive que la création de quelques centaines de milliers de contrats aidés qui ne résoudront en rien ce problème structurel, qui appelle d’autres solutions plus imaginatives qui, à mon humble avis, passe par une autre manière d’envisager l’économie que sous son seul angle de recherche de profits maximaux. Ainsi, l’encouragement au développement massif de l’économie solidaire me semble être un bon angle d’entrée, les recettes connues, les expériences étant éprouvées depuis de nombreuses années par les acteurs de ce tiers secteur…

 J’appelle donc tous les membres de mon (petit) réseau, mes lecteurs assidus ou plus ponctuels, les amis de ma blogroll, et tous les élus que je connais, et ceux à qui je vais m’empresser d’écrire dès que possible, à agir et à réagir à partir de ce texte qui me semble effectivement une bonne base, cohérente et utile, de nature à nous entendre sur un socle programmatique commun, plutôt que sur des personnes, comme ce fût un peu trop le cas effectivement, ces derniers temps (avec les conséquences que l’on sait… ).

je trouverais donc cohérent, dans la perspective tracée par l’esprit de ce texte,  (mais peut-être suis-je, une fois de plus, un rêveur…), que les candidats à l’élection présidentielle qui se réclament de la gauche  participent aux primaires afin qu’elles ne soient plus seulement celles du PS mais de TOUTE LA GAUCHE (ami Méluche, si tu m’entends, tape trois fois ! Toi qui a déclaré avoir quelques possibilités d’entente avec les positions de Montebourg, par delà son personnage… ). Voilà qui serait une belle leçon de démocratie pour la droite ! Enfin un peu de rêve dans ce monde de brutes…

Voici le texte en question que je vous invite moi aussi à partager le plus largement possible :

 Lettre ouverte d’un électeur à tous

ceux qui font de la politique à gauche

Le Kremlin-Bicêtre, mai 2011

Chers camarades,

Comme disent les Chinois, il est des coups de massue qui rendent lucides : si la gauche veut remporter l’élection présidentielle de 2012, elle devra aller unie au combat dès le premier tour.

Imaginer que tel ou tel candidat ou candidate évitera la dispersion des voix à gauche entre vos différents partis, provoquera le réflexe d’un vote « utile », est un pari dangereux, une illusion entretenue par des sondages dont on connaît la volatilité… et la fiabilité.

Enterrer Nicolas Sarkozy trop vite est tout aussi illusoire. C’est un redoutable adversaire en campagne électorale, chacun le sait. C’est un des rares domaines où sa compétence n’a pas encore été mise en doute.

Mais surtout, Marine Le Pen sera vraisemblablement au second tour, nul besoin de sondages pour le craindre.

L’élection présidentielle de 2012 se gagnera donc au premier tour. Autrement dit, celui des deux candidats, de gauche ou de droite, qui aura le plus rassemblé son camp avant le scrutin présidentiel aura de fortes chances de l’emporter, soit parce qu’il sera face à Marine Le Pen, scénario hélas le plus probable, soit parce qu’il aura obtenu un score élevé au premier tour et aura donc créé une dynamique suffisante pour gagner le second.

C’est le bête et implacable raisonnement arithmétique qu’impose notre scrutin majoritaire à deux tours. On peut regretter qu’il en soit ainsi, qu’il ne nous soit plus permis de faire un « choix de cœur » au premier tour. Mais c’est comme ça.

Cette réalité électorale doit conduire les politiques que vous êtes à agir en conséquence, c’est à dire à vous battre pour que ce soit bien le candidat de gauche qui rassemble le plus efficacement son camp dès le premier tour, et non celui de droite, Nicolas Sarkozy.

Inutile d’attendre le dernier moment pour bâcler un marchandage de circonstance, purement politicien, ou le programme et les idées passeront à la trappe. Inutile encore de compter sur un accord entre les deux tours, vite fait bien fait, entre les partis de gauche au cas où ce serait l’un des leurs qui accède au second tour. Dans le premier cas, face à Le Pen, pourquoi le candidat s’embarrasserait-il d’une négociation avec ses amis politiques alors qu’il est pratiquement certain d’être élu ? Dans le second cas, face à Sarkozy, redoutable candidat, le spectacle de chefs de partis de gauche se rabibochant opportunément après une campagne qui les aura durement opposés sera d’un effet déplorable et ne peut que favoriser le candidat de la droite.

Avez-vous le droit d’envisager cette défaite ? N’avez-vous pas, au nom de la confiance et des mandats que vous ont confié le peuple, des obligations, dont celle de gagner pour mettre un terme à la politique désastreuse menée par Nicolas Sarkozy ?

Chers camarades, il est temps d’atterrir. D’arrêter d’avancer en ordre dispersé, avec des candidatures tactiques, « providentielles » ou fantaisistes. Bref, il est temps de prendre la mesure de cette nouvelle donne électorale et d’en tirer les conséquences. Dès que possible, vos partis doivent travailler ensemble à une plateforme commune et à la désignation d’un candidat unique pour toute la gauche. Après tout, les primaires ont bien été imaginées pour cela, non ?

Rappelez-vous : n’avaient-elles pas vocation, à l’origine, à sortir des logiques partisanes en s’adressant à tous ceux qui « partagent les valeurs de la gauche », qu’ils soient roses, verts ou rouges ? Imaginez la dimension que prendraient ces primaires si elles mobilisaient tous les partis ! Elles donneraient un autre souffle à la campagne et un autre poids au candidat ainsi désigné. Et avouons-le, elles seraient sûrement prises beaucoup plus au sérieux qu’aujourd’hui.

Pour vous, responsables politiques, ce ne sera pas facile de dépasser les clivages et les rivalités d’appareils, on l’imagine. Certains d’entre vous ne souhaiteront peut-être pas monter dans le train de l’unité. Mais l’enjeu est à la hauteur de l’effort : pour que la gauche remporte ce scrutin présidentiel, l’unité et les concessions qu’elle implique, sont le prix à payer et, soyons plus positifs, le défi à relever.

D’ailleurs pensez-vous sérieusement qu’un programme qui rassemble tous les partis de gauche soit un défi aussi insurmontable ? Nous partageons tous un socle de valeurs communes : écologie, services publics, société solidaire, emploi pour tous, fiscalité redistributive, laïcité, régulation de la finance, éducation, innovation, recherche, et bien sûr, l’ambition d’une France forte, généreuse et influente sur la scène mondiale.

Chers camarades, quelle tâche plus stimulante qu’un programme unitaire pour ceux qui aiment la politique et veulent changer les choses ! Ce n’est pas une utopie, c’est une nécessité. Les électeurs le sentent et multiplient les appels dans la presse et sur le Net. Nous sommes à un an de l’échéance, vous avez encore le temps de vous y mettre. N’attendez pas.

Un programme, un candidat… la victoire en 2012 !

Captainhaka : Le grumeau, Custin d’Astrée : 365 mots, Cycee : bahbycc , Dominique Darcy : dominiquedarcy, Eric Citoyen : Mon Mulhouse, Gaël : De tout et de rien, Jean-Claude : Slovar – Les nouvelles, Jean Renaud Roy : @jr_roy, Juan : SarkoFrance, Jules Praxis : @jules_praxis, Le Coucou : Le coucou de Claviers, Melclalex : A Perdre la raison, MrsClooney : La femme de George (s) , Nicolas : Partageons mon avis, Nicolas : La rénovitude, Nicolas Cadène : Débat socialiste, Rimbus : Rimbus le Blog, Romain Pigenel : Variae, Ronald : Intox2007, Jacques Rosselin : @rosselin, Seb Musset : Les jours et l’ennui de… , Stef : Une autre vie, Sylvie Stefani : Trublyonne, Vogelsong : Piratages, Yann Savidan Carnet de notes de…, Zeyesnidzeno : La France a peur , gauchedecombat, Les échos de la gauchosphère , ça sent le vomi , le ptit cagibi de GdeC

Pour faire avancer l’unité à gauche, faites comme nous : copiez, collez et personnalisez cette lettre ouverte, puis envoyez la vite aux responsables politiques de gauche que vous connaissez (députés, maires, sénateurs, responsables de parti, etc). N’hésitez pas à nous envoyer leur réponse. Vous pouvez pour commencer retrouver les mails de vos députés en cliquant ici. Et faites tourner !

Signer l’appel

 

Les amis, c’est à vous ! Action !  j’appelle à la barre ceux qui n’ont pas encore signé :

.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Mister Gdec 134609 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte