J'ai toujours admiré ces femmes courageuses
Debout à leur fourneau, veillant la lessiveuse
Pénélope des campagnes, épouses avec enfants
Qui attendent sereines le retour triomphant
De l'homme qui est le maître, de la guerre, de la pêche
Et quelle que pièces d'or pour sortir de la déche.
Solitaires et solides, des rocs en leur demeure
Elles gardent le foyer n'écoutent nulle rumeur
Elles sont elles et elles seules femmes d'une promesse
Qui cachent leur ardeur, à genoux à la mess.
Elles gardent le foyer, le bien du compagnon
Refusant les avances de tous ces maquignons.
Leur corps est douloureux des tâches ménagères
Leurs mains de jeune femme des tâches potagères
Le soir dans le lit blanc elles font contrition
Et d'une pensée charnelle demande absolution.
Leur coeur est débordant d'un amour infini
Sentiment que ne trouble la moindre avanie.
Vous êtes passées de mode, pauvres femmes lointaines
Le mari n'est pas là courrons à la fontaine,
Les galants ont pour nous des goulées de rosé
Leurs bras sont pleins de force, leurs gestes sont osés.
Allons sous les pommiers, allons dans les fougères
Vivons dans les sous-bois, des amours bocagères.
Et quand l'homme revient, heureux de son retour
Serrant vivant sa femme dans ses plus beaux atours
Lui demande si l'absence lui fut insupportable
« J'ai prié ton retour au pied de ce retable. »