La Société de vélo en libre-service (SVLS), un organisme à but non lucratif qui exploite le service de vélos Bixi, a accumulé une dette de 37 millions de dollars. Son créancier, Stationnement de Montréal, menaçait de la pousser à la faillite si son prêt n’était pas remboursé immédiatement.
Bien entendu, aucun politicien ne voulait porter l’odieux de mettre fin à un projet que tous s’entendent pour qualifier d’immense succès. Dans le paradis de l’interventionnisme étatique, la logique veut qu’un projet populaire soit un succès.
En politique, le succès d’un projet est défini par sa popularité et non par sa rentabilité, cette notion capitaliste répugnante aux yeux de nombreux Québécois.
Les élus ont donc opté pour la solution facile et ont, comme c’est devenu une habitude au Québec, pigé dans les poches des contribuables pour sauver le projet.
Monsieur Roger Plamondon, Président du conseil d’administration de la SVLS, prétend que ceux qui critiquent le sauvetage de Bixi n’ont rien compris. Il maintient que Bixi est rentable et que la Ville de Montréal ne subventionne pas Bixi, mais lui accorde un prêt de 37 M $ et lui fournit une garantie de prêt pour 71 M $ additionnels pour financer le fonds de roulement de l’entreprise.
Je veux bien, mais alors M. Plamondon devra répondre aux questions suivantes : pourquoi Stationnement de Montréal n’a-t-il pas repoussé la date d’échéance de son prêt? Pourquoi les fonds CSN, FTQ et Desjardins n’ont-ils pas accourus au secours de Bixi? N’y avait-il pas des emplois à sauver tout en faisant un investissement rentable? Pourquoi Bixi n’a-t-il pas contracté un prêt auprès d’une banque pour rembourser Stationnement de Montréal? Pourquoi la Banque Nationale exige-t-elle une garantie de prêt de la Ville pour financer le fonds de roulement de Bixi?
Habituellement, un projet possédant un rapport risque/rendement raisonnable trouvera à se financer auprès des institutions financières. Au contraire, lorsqu’un projet nécessite un financement public, c’est qu’il représente des risques financiers élevés. Pourquoi est-ce que les contribuables devraient prendre des risques que les institutions financières ne sont pas prêtes à assumer?
Espérons que le rapport du Vérificateur général, attendu dans quelques semaines, nous permettra de comprendre ce qui se passe vraiment. Malheureusement, si les nouvelles sont mauvaises, il sera trop tard pour sauver l’argent des contribuables, mais ça ce n'est rien de nouveau.