L'arrestation de Ratko Mladic est applaudie par la communauté internationale, qui espère un procès rapide du «Boucher des Balkans».
La nouvelle de l'arrestation du "boucher des balkans" après seize années de fuite arrive en plein G8 de Deauville, où sont réunis les chefs d'Etat et de gouvernement des grands pays industrialisés. Hôte de ce sommet, le président français Nicolas Sarkozy a estimé que c'était «une très grande nouvelle et une décision très courageuse du président serbe». L'arrestation a été accueillie favorablement par l'Union européenne, les dirigeants européens et l'OTAN , qui y voient un point positif pourl'entrée de la Serbie au sein de l'Union Européenne. Pour le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, l'arrestation de Ratko Mladic, tenu pour responsable dumassacre de 8000 musulmans à Srebenica en 1995, «rapproche la Serbie davantage encore de l'Europe et de l'Union européenne». Une opinion partagée par le chef de la diplomatie suédoise, Carl Bildt, pour qui «les ambitions européennes de la Serbie sont plus sûres que jamais.» Néanmoins, le premier ministre danois Mark Rutte rappelle que «nous devons examiner de nombreux autres points, comme pour chaque demande d'adhésion. Cet événement est un élément important dans le dossier, mais cela ne signifie pas une entrée automatique, cela ne marche pas comme ça.» La fin de la cavale de Ratko Mladic signe la reprise de l'action en justice contre ce criminel de guerre. «La justice va pouvoir être faite», a commenté l'Otan, qui a salué cette arrestation. Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne, a demandé à ce que le général soit «transféré sans délai» devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie afin que son procès ait enfin lieu. Les États-Unis ont exprimé une opinion similaire, tout en se réjouissant de cet événement. «La justice finit toujours par rattraper ce type de criminel», a commenté la Maison-Blanche. «C'est un jour historique pour la justice internationale», a déclaré de son côté Ban Ki-Moon, le secrétaire général de l'Onu. Les familles des victimes du massacre de Srebrenica se sont elles déclarées «soulagées» par cette arrestation, seize ans après les faits. «Pour nous, c'est vraiment très important», a affirmé la présidente de l'association «Femmes de Srebrenica», dont le mari et le fils ont été tué lors du massacre. D'autres réactions internationales soulignent que cette arrestation pourra permettre de «clore un chapitre très malheureux dans l'histoire» de la Serbie, selon les mots du ministre britannique de la Défense, Liam Fox. Son collègue aux Affaires étrangères, William Hague, a estimé qu'il s'agissait «d'un «moment historique pour une région déchirée par l'horrible guerre des années 90». La guerre de Bosnie-Herzégovine, de 1992 à 1995, aurait fait entre 100.000 et 200.000 victimes selon les sources. Pour le Conseil de l'Europe, «cette arrestation ouvre la voie à la réconciliation dans la région et aidera tous les pays à se concentrer sur leur avenir européen».