Les soleils font la roue
dans la fenêtre, au bout,
à l’autre bout de la
perspective des murs
le plancher s’incline tout doucement vers eux
comme en une révérence qui reconnait
la beauté de leurs grands éventails frémissants.
Les soleils se pavanent
ainsi que des tétras
ils se tournent autour dans le tulle bruissant
parmi la gaze et la bruine
des forêts
rengorgés, faisant des moulinets
de leurs bras
et l’on ne peut détacher notre regard d’eux
cependant qu’ils aimantent le pâle plancher
à force d’aligner leur pas de l’oie dément,
d’entre-heurter leurs poitrails dans un bruit de fer
et de rouille, de ferraille qui grince, crisse.
Des soleils
en forme de boucliers martiaux
et ce plancher qui fait glisser le lit vers eux
avec, à son bord, vos yeux émerveillés
charbon noir transfiguré par l’éclat du manque
Patricia Laranco