Depuis qu’un cousin nous en a parlé il y a quelques années, je rêve d’une croisière en péniche en famille… Pâques 2011, notre cadette de 8 ans commence à savoir nager, on peut donc enfin se jeter à l’eau (enfin on espère y échapper quand même!). Premier jour de croisière: surtout le temps de découvrir la base (Beaucaire), le bateau (on aurait aimé le solaire pour son joystick facilitant les manoeuvres, mais il n’est pas prêt, ce sera donc le royal mystique et pour les manoeuvres… on verra), et quelques premières aventures au passage…
Port de Bellegarde
Nous arrivons à la base de Beaucaire vers 9h, bien en avance, pour déposer les bagages et aller faire nos courses au supermarché (OK, on va dire “avitailler” pour sortir de l’ordinaire!)avant de prendre le bateau à midi comme convenu.
Une épicerie à 1km de la base nous fournit le nécessaire, la pharmacie à côté la crème solaire oubliée en partant, et la boulangerie 50m plus haut le pain.
Malgré le sérieux de la pluie qui commence à tomber, après les courses nous avons encore le temps de visiter le Vieux Mas de Beaucaire, une ferme pleine d’animaux et musée de l’habitat, des outils et des métiers ruraux d’antan. Elle est animée en ce samedi de Pâques d’une très chouette chasse aux oeufs pour les enfants et une partie de la visite se fait à l’intérieur, ce qui nous évite d’être trop mouillés. Un croque-monsieur (un croque-chèvre pour moi, délicieux!) vite avalé au snack et nous voilà de retour à la base, où notre Royal Mystique est mis à notre disposition; il est immense! nous y chargeons les bagages avant d’être rejoints par l’instructeur. Nous avons beaucoup de questions pour cette première croisiére, alors nous l’accaparons pour près de deux heures, y compris le temps d’un petit tour avec demis-tours et manoeuvres en tout genre histoire de se faire une idée du maniement de la bête, du moins pour le capitaine… car pour ma part je trouve tout cela très contre-intuitif, alors je me contente d’apprendre à amarrer et de retenir tous ses conseils sur le parcours que j’avais déjà bien étudié sur le guide détaillé Midi Camargue. St-Gilles où je pensais encore aller ce soir ne semble pas une bonne idée – une histoire de fréquent vol de câbles – alors ce sera Gallician (mais cela me semble loin) ou Bellegarde. En tout cas il faut passer l’écluse du Nourriquier avant 19h car elle sera ensuite fermée jusqu’à lundi pour cause de dimanche férié (Pâques).
A 15h nous avons fini, juste au moment où des amis en vacances dans la région passent nous faire un petit coucou, curieux de voir de près un tel départ.
Là il m’arrive un truc incroyable: en ouvrant la porte coulissante sur le toit du bateau je vois un énorme frelon à moitié endormi qui s’envole gentiment pour se poser… sur ma cuisse gauche! il fait au moins 5 à 6 cm de long, je ne savais même pas qu’il en existait d’aussi gros – mais comme je suis en jean et n’ai pas peur des guêpes, dont la piqûre me fait moins de réaction que celle des moustiques ou surtout des taons, je ne panique pas: je me tourne vers mes amis sur le quai pour en pensant que la bête va s’envoler, ce qu’elle finit par faire toujours aussi mollement pour se poser à mes pieds, mais non sans me piquer au pasage. Elle finit écrasée et moi dépitée d’avoir été piquée à travers mon pantalon!
Je n’ai d’Aspivenin sous la main, mais la base en a un (qui n’a jamais servi, c’est moi la première! je m’en serais bien passée de cette première-là…); cela me permet d’aspirer le venin moins de 10mn après la piqûre. Reste que je suis de tempérament allergique, alors est-ce raisonnable d’embarquer dans de telles conditions? notre ami m’emmène à la pharmacie, nous en passons 4 fermées à midi pour cause de week-end prolongé avant de trouver celle de garde dans une espèce de bunker commercial façon architecture des années 1970 dans une cité de Beaucaire pas franchement touristique… enfin, le pharmacien se montre très rassurant sur l’absence d’enflûre ou de signes alarmants comme un oedème 30mn après la piqûre et je me contente d’un comprimé de cortisone contre l’inflammation par mesure de sécurité…
Après ces mésaventures, il est plus de 16h quand nous embarquons enfin, en même temps que 2 autres bateaux qui n’avaient pourtant pas choisi l’embarquement prioritaire…
Et il continue de pleuvoir un petit peu sous les nuages, pas très engageant pour un début de croisière. Nous avançons sans histoires pendant près d’une heure jusqu’à l’écluse, rattrapant un bateau parti avant nous, suivis par deux autres: nous éclusons donc à 4, 3 à droite et nous à gauche. Je monte sur le quai enrouler les amarres arrière et avant, Fred assure l’avant et moi l’arrière. Le bateau met de longues minutes à descendre de plusieurs mètres. Nous ne ressentons aucun remous, cela paraît étonnamment facile (peut-être à cause de la grande taille de l’écluse?). Après cela nous naviguons encore un moment jusqu’à Bellegarde où nous avons décidé de nous arrêter, fatigués par cette longue journée riche en nouvelles expériences. Nous accostons sans difficulté en parcage arrière dans une double place libre, aidés pour l’amarrage par notre voisin déjà à quai que nous remercions chaleureusement. Je branche le bateau sur le 220V à quai, je me rends à la capitainerie mais elle est déjà fermée: ce sera donc gratuit pour cette nuit.
Le port de Bellegarde est très calme et les plaisanciers tout autant. Nous mangeons à bord un régal d’asperges préparées sur la gazinière et de fraises Chantilly – un régal! la TNT ainsi que le chauffage finissent par marcher après quelques réglages, on trouve 2 des 3 prises 220V à bord pour recharger les téléphones, et tout le monde s’endort à son heure dans des lits très confortables. A noter que le chauffage à quai est une soufflerie d’air chaud, sans thermostat, très efficace dans le relativement faible volume du bateau, mais pas utilisable en continu, il faut donc l’éteindre avant d’aller se coucher et les duvets ne sont pas très épais – prévoir des pyjamas chauds!