L'AMOUR DE MAMINA
Adressé à la Maman d’Esther,qui au nom des écrits bibliques, versets à l'appui, condamnait ma relation avec sa fille qui fut ma compagne volage pendant 5 ans . Nous avions quitté nos conjoints respectifs pour vivre ensemble. Cela scandalisa sa famille qui vivait suivant des principes religieux très stricts, appuyés sur les enseignements bibliques. Et malgré que son ex-mari se soit remarié entre-temps, elle l'incita, ainsi que l'ensemble de sa famille, à me quitter, en la harcelant pendant cette période, et en finançant son départ en Suisse.
J'avais donc repris des passages de l'apôtre Paul et des évangiles, pour écrire ce poème que je lui avais transmis en répondant à ses arguments bibliques.
...
Si je parlais les langues des hommes et des anges,
Et si j’avais le don de composer, je crois,
Que j’écrirais pour vous un chant que les mésanges,
Viendraient vous entonner tôt le matin parfois,
Mamina.,
Et si j’avais le don de prophétie, la science
De tout ce qui se sait, de ce qui est caché,
J’avoue qu’à tout cela, suivant mon expérience,
J’aimerais mieux me voir votre ami que fâché,
Mamina,
Si je distribuais mes biens aux malheureux,
Et je livrais mon corps pour être brûlé vif,
Que diriez-vous de moi, si trahissant mes vœux,
Je reniais l’amour ? L’esprit serait pensif…
Mamina,
Heureux les affligés, ils seront consolés,
Et les pauvres en esprit le royaume est à eux,
Heureux ceux qui sont doux, heureux les amoureux,
Mais pour les délaissés, ceux qui sont désolés ?
Mamina ?
On ne regrette pas le mal qu’on n’a pas fait,
Autant que tout le bien que l’on aurait pu faire,
Il est souvent trop tard, si c’était à refaire,
Se dit-on quelquefois , serait-ce donc parfait ?
Mamina.
Ah ! Comme vous savez bien remarquer la faille,
Dans ma vie et donner des conseils judicieux !
Ah ! Si je les suivais, que je serais heureux,
Et que j’envie votre œil qui chez moi voit la paille !
Mamina !
Quand les yeux ne voient point et lorsque les oreilles,
N’entendent pas ce que tout le monde comprend,
Quand on approuve là, ce qu’ailleurs on défend :
« Comment peux-tu juger, ô toi qui me conseilles ? «
Mamina.
Celui qui est méchant, emprunte et ne rend pas,
Le juste quant à lui, donne, est compatissant,
Mais que pensez-vous de celui qui maudissant,
La main qui l’a comblé, lui refuse un repas ?
Mamina ?
Je n’ai pas comme vous cette grande sagesse,
Qui fait que sur l’amour, la raison prend le pas,
J’excuse et je crois tout possible hors du trépas,
J’espère et j’ai la foi au fond de ma détresse !
Mamina !
Ma mie n’a pas voulu que je reste son prince,
Et j’ai là dans le cœur un mal qui me mina,
Jésus est mon ami dit-on, mon ami n’a,
Rien fait pour l’arrêter. J’ai une dent qui grince !
Mamina !
L’apôtre a opposé la foi et l’espérance,
Avec l’amour parfait faisant part de son choix,
Ìl ne périt jamais. J’écouterai sa voix :
L’amour est dans mon cœur et j’attendrai ma chance !
Mamina.
...
S t Just (Joël Gauthier ) Périgueux 11/6 –15/6/87