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Top14 : La finale improbable !

Publié le 29 mai 2011 par Lben

Chronique du lundi 30 mai 2011.

Toulouse – Montpellier ! Qui aurait prédit une telle finale en début de saison ? Pas moi, c’est sûr. En tout cas, cette fin de championnat, comme le reste de la saison d’ailleurs, révèle de bien belles choses, continuant à prendre la logique à contre-pied en pas mal d’occasions. Explications…

Toulouse – Clermont : la logique de toute une saison.

Sur ce match, les joueurs Toulousains ont démontré leur détermination à vouloir couronner, cette très belle saison, sur le plan du jeu, par un titre de champion de France. Ce serait d’ailleurs légitime au vu de la domination Toulousaine sur le championnat depuis les premières journées. Pourtant tout n’a pas été simple sur ce match où les Clermontois sont mort les armes à la main. Qu’est ce qui a fait la différence entre ces 2 équipes ? Tous les acquis travaillés tout au long de la saison justement. Ce vendredi, Toulouse était une mécanique bien huilée avec de la précision et la capacité de marquer en bonifiant les quelques ballons nécessaires pour prendre le score. En défense, l’organisation, la puissance et, bien sûr, la détermination des joueurs ont fait la différence. Les champions d’Europe 2010 voulaient disputer une nouvelle finale et ils ont pu s’appuyer sur la confiance qu’ils ont acquise grâce au travail de toute une saison…

Côté Clermont, le problème était différent et le déficit trop grand. Le champion de France 2010 a connu une saison cahotique où les victoires à domicile ont été suivi de défaites à l’extérieur. Résultat, la confiance dans le jeu et le collectif n’a pas été aussi grande côté Auvergnat que Toulousain. A partir de là, et même si la détermination des Clermontois était grande de revenir au Stade de France, le jeu légèrement plus imprécis des Auvergnats ne permettait pas de déstabiliser une équipe Toulousaine sûre de son fait. Une vitesse de transmission pas totalement optimale, des replacements moins organisés et surtout une conquête dominée n’ont pas permis à Clermont de revenir en finale. Dommage au vu de la performance de vendredi, mais cette équipe n’a pas perdu son titre sur ce match. Clermont s’est incliné contre Toulouse à cause de toutes ces imperfections et contre-performances rencontrées tout au long de la saison. Ce qui n’a pas permis à cette équipe d’arriver en demi-finale avec une structure et un jeu aussi bien organisé que celui de son adversaire. C’est dommage pour des joueurs qui ont tout donné sur cette rencontre, mais c’est la loi du sport de haut niveau. Toulouse avait préparé son accession en finale tout au long de la saison et, pour cette raison principalement, la victoire est méritée…

Racing – Métro – Montpellier : l’erreur de Berbizier et la détermination Montpelliéraine.

Le Racing-Métro a perdu car cette équipe a voulu pendant 50 minutes jouer contre nature. Pourquoi essayer de produire du jeu et vouloir gagner le match par ses trois-quarts alors que cette équipe a dominé ses adversaires, cette saison, grâce à la puissance de ses avants et sa capacité à étouffer le jeu de ses adversaires ? C’est une bonne question qu’il faudrait poser à Pierre Berbizier car le premier responsable de la défaite du Racing, c’est lui. En effet, pourquoi avoir titularisé Laurée à la mêlée alors que ce joueur a non seulement très peu joué cette saison mais que, en plus, son jeu, par opposition à Nicolas Durand et Jérôme Fillol, est plus tourné vers l’offensive et moins vers l’organisation autour du jeu d’avant ? En repositionnant, en plus, Benjamin Fall à l’arrière et Saubade sur une aile, le manager Parisien envoyait un message fort, au moins inconscient, à ses joueurs, celui de faire du jeu. Quelle erreur ! Plutôt que de se concentrer sur ses points forts, le Racing-Métro a essayé de battre son adversaire sur son point fort à lui, l’animation offensive. Résultat 23 à 6 à la 51ème minute avec 2 essais Montpelliérains partis, notamment, de récupérations sur des relances Parisennes hasardeuses ( essai de Fernandez parti d’une relance dans ses propres 22 mètres de Benjamin Fall suite au coup d’envoi ). Je suppose que la stratégie de Pierre Berbizier était de ne pas redonner au pied des ballons de relance pour les trois-quarts Montpelliérains. Il a donc demandé à ses trois-quarts de garder le ballon et de le remonter à la main plutôt que de jouer au pied. Cela aurait pu être une bonne stratégie s’il s’était appuyé beaucoup plus sur ses avants avec un demi de mêlée organisateur de jeu au près plutôt que de tenter l’ivresse des grands espaces.

Pourquoi avoir eu peur de Montpellier et de son jeu dynamique alors que cette équipe a passé sa saison à étouffer les vélléités offensives des meilleurs comme Toulouse ou Clermont entre autre ??? La peur de gagner ? Peut-être. En tout cas cette volonté de complètement changer la stratégie de jeu d’une équipe jusque-là bien en place s’est révélée suicidaire. La rentrée de Durand a permis de remettre le Racing-Métro dans le sens de la marche ou plus exactement de jouer sur ses points forts. Du coup, le Racing-Métro a dominé son adversaire, réussissant l’exploit de revenir au score en marquant 3 essais et même de passer devant, à moins de 5 minutes de la fin du match. Mais ce retour à la normale, qui a certaineemnt demandé un gros effort physique sous la chaleur, s’est payé dans les dernières minutes alors que la volonté Montpelliéraine à ne rien lâcher et, surtout, à aller chercher une dernière pénalité dans le camp Parisien, a fait la différence. Ce qui est arrivé au Racing-Métro me rappelle la finale de la Coupe du Monde 1991, où l’Angleterre après avoir dominé tous ses adversaires grâce à la puissance de son pack et la précision de son buteur, se décide à faire du jeu face à l’Australie, la meilleure équipe justement lorsqu’il s’agit de faire du jeu. Résultat, les Australiens remportent la rencontre grâce à des anglais complètement passé à côté de leur sujet.

Les joueurs Montpelliérains méritent leur finale. Ils ont été magnifique d’envie,  de détermination et de fraîcheur dans le jeu. Les avants ont tenu la dragée haute à leurs adversaires, même si ceux-ci les ont un peu aidé dans cette entreprise, et les joueurs cadres Ouedraogo et Trinh-Duc, bien sûr, mais aussi Gorgodze, énorme dans le combat ( pas dans les choix tactiques par contre ), Fakate, Rofes, Bustos Moyano, qui n’a pas tremblé, et Benjamin Thiery, qui assure 1 ou 2 sauvetages qui font peut-être basculer le match, ont tenu cette équipe à bout de bras permettant ce bel exploit.

La question est maintenant de savoir si Montpellier peut rééditer son exploit en finale ? Bien sûr que l’envie et l’enthousiasme peuvent déplacer des montagnes. Mais là, l’obstacle est de taille et, à la différence de Castres et du Raicng-Métro, Toulouse ne facilitera pas la tâche des Héraultais. 2 choses m’inquiètent dans l’opposition entre ces 2 équipes. Si au niveau des joueurs clés, le match est équilibré, par contre Montpellier me semble présenter des faiblesses à certains postes, ce qui n’est bien sûr pas le cas de Toulouse. Au centre, notamment, où Jauzion ( ou Fritz ) et Poitrenaud peuvent faire voler en éclat la paire Mirande – Fernandez et, du côté de Bustos Moyano, où le manque de vitesse de celui-ci pourrait se révéler rédhibitoire, comme cela s’est vu sur l’essai de Bobo. Autre problème potentiel, la différence entre les 2 bancs de remplaçants notamment au poste de pilier droit. Le jeune Kervarec n’est pas encore prêt pour ce niveau et, si jamais Jgenti ne tient pas plus de 70 minutes, la mêlée Héraultaise sera vraiement en difficulté ( elle peut de toute façon l’être avant, au vu de la qualité de la mêlée Toulousaine ).

Aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années. Aux jeunes Montpelliérains de nous prouver que ces vers de Corneille ( pas le chanteur, l’autre ) s’appliquent jusqu’au bout. Sinon, c’est le « Veni, vidi, vici » ( je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu ) de Jules César que les Toulousains appliqueront une nouvelle fois…

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