Le Segec dénonce l’armistice gouvernement/syndicats. On le sait, les syndicats enseignants ont rencontré le gouvernement de la Communauté française ce jeudi. Ils ont obtenu que le contenu de l’accord sectoriel 2011-2012 soit amendé : bonus supplémentaire de 80 euros pour la prime de fin d’année, abandon de la condition de tutorat pour les enseignants souhaitant profiter d’une DPPR partielle, ouverture d’un débat sur la taille des classes, etc. Mais il n’y a pas que les enseignants à la trouver un peu mauvaise… Le Secrétariat général de l’enseignement catholique (Segec) est en colère. Pourquoi?
Pour rappel, l’accord social 2011-2012 avait été négocié – c’était une première – en tripartite ministres/syndicats/P.O. Si les deuxièmes ont fini par rejeter le texte, les pouvoirs organisateurs l’ont signé, eux. Et renégocier les termes d’un « contrat » signé est à tout le moins… inélégant.
Le problème, c’est que l’accord négocié jeudi à Namur entre les ministres et les syndicats ne fait pas que compléter l’accord social, il le modifie en profondeur… Un exemple? Les enseignants vont profiter d’une nouvelle augmentation de leur prime de fin d’année. Cette dernière sera complétée de 120 euros en 2011 puis 200 euros en 2012. Comment va-t-on financer cela? Par de l’argent frais? Bien sûr que non… les enseignants pensent avoir obtenu quelque chose, mais il n’en est rien. Ce bonus sera financé grâce aux 10 millions d’euros que l’accord social prévoyait d’investir dans la formation des enseignants et dans des expériences de tutorat.
On comprend vite ce qui coince… Si les P.O. ont, à l’origine, approuvé l’idée d’investir dans la formation des enseignants, le nouveau texte ne consacrera plus un euro pour anticiper l’allongement de la durée des études, les formations au tutorat, etc. Les deux textes ne sont pas conciliables !
Ça, c’était pour la forme. Mais sur le fond, le Segec souligne qu’un « point d’équilibre a été dépassé entre la satisfaction des revendications syndicales et le souci d’améliorer la qualité de l’enseignement. »
Augmenter les salaires est souhaitable. Mais on renonce, au moins temporairement, à l’effort promis dans le domaine de la formation, effort jugé par tous comme nécessaire.
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