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Guinée quel devenir3 (suite)

Publié le 30 mai 2011 par Basicinstinct82

Au regard du concept général, des difficultés mises en exergue et de l’inaltérable vocation à scruter les agrégats pouvant permettre la consolidation du devenir collectif, l’œuvre se veut un canevas d’élucidation des concepts caractéristiques d’une gestion cohérente et porteur de croissance économique pour l’état. Ceci dit, la notion de continuité de l’état s’impose  comme une des conditions indépassables pour la réalisation de l’idéal collectif de progrès et de développement. Pour le simple fait que la nature actuelle de l’évolution de la Guinée prouve, on ne peut plus de façon éloquente, l’effet néfaste de la discontinuité des plate formes de politique publique, même si la continuité de l’état n’est une logique en soi, ou ne saurait être absolument envisagée dans la mesure ou l’amorce du processus d’évolution politique des pays anciennement colonisés, fut entravée à cette époque par l’existence de deux blocs antagoniques à l’échelle internationale. Ces deux blocs qui ont su exploiter chacun en fonction de ses intérêts, le processus de décolonisation, ont imprimé et nourris la prise de position sporadique des pays nouvellement indépendants du fait de leur puissance économique et de leur position stratégique sur l’échiquier international. Ainsi, la tentative d’explication du changement d’option politique de la Guinée peut à la fois être envisagée selon deux aspects:

Le premier qui se veut la traduction d’une aspiration profonde de prendre en main son propre destin, l’acquisition  de la souveraineté politique, le désir de s’affranchir d’une domination étrangère et le second comme une logique émanant de l’histoire, de l’évolution en ses étapes successives.

LA NOTION DE CONTINUITÉ DE L’ÉTAT

En effet, l’évolution de la Guinée laisse entrevoir plusieurs influences, qui ont contribué, à forger son destin dans une logique qui la rend spécifique à l’image des autres pays anciennement colonisés. Ces influences souvent nourries d’un sursaut éminemment revigoré contre les pratiques coloniales, tantôt portées par une volonté de consolider son devenir, se heurteront à une imbrication des aspects à la fois propices à l’autogestion et annihilant les conséquences de la rupture avec le colonisateur d’une part, et de l’autre, la propension d’une nation à canaliser son énergie créatrice, jouir de ses potentialités, pérenniser son histoire pré coloniale faite de gloire, de référence à travers une résistance acharnée face à l’intrusion coloniale et demeurer un pionnier du mouvement de non-alignement et de la décolonisation.

Partant, si nous pouvons définir, un état comme un groupement humain fixé sur un territoire déterminé, soumis à une même autorité, il va de soi que la Guinée tout comme l’ensemble des pays ayant été colonisé, n’obéissent pas au schéma d’évolution classique répertorié comme tel, ce qui veut dire que si la Guinée fut une entité constituée à la base de micro états, des entités régionales à la suite de la désintégration des grands empires et royaumes de l’Afrique de l’ouest, elle fut désorientée après la conquête coloniale, la conférence de Berlin et placée sous une tutelle qui déterminera pour une large part son avenir politique, celui de ses structures administratives, sociales et économiques tout en favorisant l’émergence de formations politiques qui seront gavées d’agrégats inaptes à consolider leur avenir, raison pour laquelle les luttes de leadership et d’hégémonie politique pour leur représentativité au sein de l’assemblée Nationale Française de 1946 et plutard lors de l’accession à la souveraineté politique, feront couler du sang et ressurgir les prémisses d’un avenir qui s’avèrerait tumultueux, tragique, chaotique, calamiteux, j’en passe….

L’ÉTAT PRE-COLONIAL

Selon toute vraisemblance et en vertu de l’analyse des faits historiques, les entités pré-coloniales(royaumes, empires), même si à certains endroits, on assista à la naissance des états, ou tout au moins, leur existence sous une forme que nous pouvons dénommer X(Fouta Djallon), peuvent être décrites selon les seuls critères de l’acception universelle de la notion d’état, comparativement à l’état post-colonial qui fut érigé dans le but exclusif de reproduire le système d’administration du pays colonisateur. De ce point de vue, l’état pré-colonial n’en a cure, des structures de l’état post-colonial, ou tout au moins, il ne saurait exister qu’une infime similitude, puis que le changement de statut juridique ne s’est nullement opéré à travers une transformation qualitative des institutions politiques, tout en oubliant pas que ce changement de statut juridique s’accompagna d’une remise en cause totale, tout comme d’un reniement quelque fois violent du savoir Africain en la matière.
Tout au plus, à en croire aux recherches de certains éminents penseurs Africains, qui rapportèrent à l’issue de leurs travaux de recherches, des preuves accablantes de l’existence d’états aux formes d’organisations avancées, aux structures administratives suscitant la convoitise même de l’envahisseur. Ces travaux qui viennent fustiger les théories selon lesquelles l’Afrique ne serait qu’un amas de la civilisation occidentale, forment l’ossature du mouvement même de revendication et de revalorisation de l’identité culturelle Africaine.N’est-ce pas que Levy B, qui fut pourtant un éminent anthropologue, disait, je cite » que la mentalité Africaine est primitive et prélogique »?.

Partant, nous constatons dans les entités pré-coloniales, une prééminence des chefferies traditionnelles, des rois et empereurs, souvent entourés d’un collège de sages ou de conseillers, de sorte à magnifier la collégialité des prises de décision, que d’autres désigneront sûrement comme les prémisses d’une forme primo de partage du pouvoir, de démocratie, de dialogue social. Tandis que, l’état post-colonial, lui fait abstraction de ces donnes et fut restructuré catégoriquement à l’image des structures administratives des colons, à tel enseigne que le seul échelon de subsistance des vestiges de l’état pré-colonial, restera les postes de chef de canton légués à la chefferie traditionnelle, pourrait-on ainsi dire.
En essayant ainsi de jouxter les aspects caractéristiques des entités pré-coloniales à ceux coloniaux, on aboutit à la conclusion selon laquelle, les dérives politiques actuelles, l’immaturité démocratique et le marasme économique trouvent une part de leur explication dans le passage du statut d’entité pré-coloniale à celle coloniale, auréolé, de la transposition des organisations jadis régionales et ethniques dans les structures des nouveaux partis politiques, qui se disputeront l’autel des premières joutes électorales post-indépendantes, d’où la naissance de la corrélation entre représentativité politique-origine ethnique et tribale.
Ce fait peu élogieux qui continue à miner l’existence politique d’une nation aussi jeune que la nôtre, fournira les agrégats d’une étude synthétique et approfondie de la gestation de toutes les formes de pensées politiques qui viendront s’accoler au devenir de la nation, en sachant que la transposition s’est mal opérée, par le fait irréfutable de la domination coloniale.
à suivre….



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