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Fukushima climatique

Publié le 30 mai 2011 par Hmoreigne
Fukushima climatiqueL'insouciance est plus forte que la conscience. Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les émissions de dioxyde de carbone au niveau planétaire, loin d'esquisser un fléchissement, ont atteint un niveau jamais connu. Enfermée dans une course folle au profit, l'humanité se prépare un destin à court terme des plus agités. Il est désormais quasiment acquis que le réchauffement climatique dépassera les + 2°C, ouvrant ainsi la porte à des "perspectives lugubres" selon les propres mots de l'AIE. Pudiquement, l'AIE estime que la tendance actuelle laisse craindre que le seuil "dangereux" des deux degrés de plus soit franchi. De nombreux scientifiques tablent en fait sur une hausse des températures située entre +2 et +4°C. Malgré toutes les mises en garde, l'économie mondiale a raté son virage vers un système décarboné. Le retour à la croissance mondiale en 2010 a coïncidé avec une très forte augmentation des émissions de CO2. Mais peut-on parler de croissance quand cette marche en avant se traduira mécaniquement par plus de misère pour une partie de l'humanité : montée du niveau des mers, multiplication des aléas climatiques …? Carpe Diem. De la même façon que pour le nucléaire le diktat des bénéfices et du confort présent l'emporte largement sur la sagesse. Le jour où la prise de conscience s'effectuera il sera trop tard pour revenir en arrière. Salué en son temps, le rapport de Nicholas Stern sur les conséquences du changement climatique a été rangé avec soin dans un fond de tiroir. Pourtant, les signaux d'alarme se multiplient. La semaine dernière, un rapport du gouvernement australien concluait que d'ici un siècle, le niveau de la mer pourrait avoir monté d'environ 1 m, à cause du réchauffement climatique. Or, 634 millions de personnes, essentiellement en Asie, vivent sur les côtes à 10 mètres ou moins du niveau de la mer. Problème climatique et crise énergétique sont étroitement liés. En 2008 et 2010, le département de la défense américain publiait deux rapports (Joint operating environment) aux conclusions identiques.  Une crise énergétique est imminente, faute d'extractions pétrolières suffisantes pour faire face à la demande mondiale. De façon très pragmatique les auteurs voient dans cette situation un risque majeur d'embrasement de la planète. Les analystes considèrent les conséquence du réchauffement climatique comme la première menace pour la sécurité des Etats-Unis, loin devant le risque terroriste. Pas plus qu'hier lorsqu'on a laissé construire des centrales nucléaires à tout va dans un pays très exposé aux risques sismiques, on ne pourra dire demain à propos du réchauffement climatique qu'on ne savait pas.

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