L'informatique a fait son entrée depuis de nombreuses décennies dans les entreprises. En particulier, pour faciliter la réalisation de process qui impliquaient au préalable beaucoup d'opérations manuelles sujettes à nombre d'erreurs.
L'informatique, dans le cadre de l'entreprise, s'est déployée selon un mode d'organisation industrielle classique. On y définissait des enchaînements de traitements, des organisations, des process, des procédures qui permettaient de séquencer les actions, tantôt faites par la machine, tantôt faites par l'homme. La mise en oeuvre de ces nouvelles applications impliquaient la gestion d'une conduite du changement, étayée par des modules de formations "on va regarder les écrans un par un et vous expliquer où cliquer et quand...."). La "webisation", c'est quoi ? Simplement l'informatique qui se traite au travers de l'infrastructure Internet. Et cela change malgré tout pas mal la donne. Dans un premier temps, je dirais 1995-2000, l'impact n'a pas été trop fort étant donné que ce qui était développé sur le Web en matière applicative respectait les standards d'un programme ou projet informatique. Du client / serveur un peu évolué pusique passant par une interface Web - permettant aux informaticiens de l'époque de pouvoir mettre plein de ".gif" animés un peu partout pour faire sympa. C'est dans un deuxième temps que cela se complique avec la logique permettant aux utilisateurs de maîtriser tout ou partie de la production de contenus. Les fameux CMS (Content Management Systems), ou plus prosaïquement le formulaire va permettre de laisser entrer dans le jeu des process qui vont être de plus en plus destructurés. Il existe bien toujours quelques vélléités de mettre en oeuvre des process de workflow pour intégrer des chaînes de validations permettant aux structures hiérarchiques de se rassurer sur leur utilité, mais globalement, la tendance de fond est à la responsabilité individuelle directe. Il convient d'ajouter deux autres sujets parallèles pour comprendre que l'on n'est plus simplement dans le cadre d'une conduite du changement, mais bel et bien dans une rupture. Tout d'abord, la difficulté (voire l'incapacité) pour les DSI et les strcutures décisionnelles des entreprises de pouvoir développer des applications Web simplement. J'entends par là, de ne pas aborder le développement d'un site ou service Internet autrement que selon les méthodes classiques du projet informatique. Cela a conduit au développement d'une offre extérieure à l'entreprise qui s'est formalisée au travers de la notion de Partenariats. En gros, l'entreprise se branche sur un service externe afin de pouvoir profiter immédiatement du service, sans en avoir à supporter les contraintes d'administration. Le point dur dans cette logique est la gestion des accès, la fameuse problématique de l'annuaire d'entreprise et le SSO (Single Sign On) où comment accéder à l'ensemble de ses services sans avoir à gérer une identification (login / mot de passe) par service. Ensuite, le web développe une logique de flux et non d'état. Autrement dit, c'est une logique de communication et non de rapport. Avec la particularité que tout objet connecté au Web peut désormais produire de l'information et réagir. Il ne s'agit pas seulement ici de personnes, mais également d'applications type ERP qui produisent désormais leurs propres éco-systèmes d'informations avec alertes, abonnés, flux RSS... La rupture en vigueur, partie intégrante de cette dénomination d'Entreprise 2.0, concerne ainsi l'ensemble des organisations de l'entreprise et de ses composantes (humaines et matérielles) avec ses laissés pour compte si l'information (la formation) ne permet pas aux émetteurs potentiels d'informations d'être autonomes, de comprender donc de maîtriser leur environnement qui consiste de moins en moins à suivre à la lettre une séquence d'actions prédéfinies.