Beginners est un joli coup de coeur. Une bouffée d’amour accompagnée par une bande originale sublime et deux acteurs splendides. Loin de moi l’envie de comparer, de parler du fond, du scénario, de me lancer dans un blabla de critiques, j’ai pas la plume pour et c’est pas mon truc. J’ai juste l’intention de partager le nuage de bonheur que j’ai ressenti devant le long métrage de Mike Mills. Un voyage à travers ses souvenirs, ses échecs sentimentaux et son modèle parental. J’ai apprécié du début à la fin l’histoire de Oliver teintée d’émotions à fleur de peau. Un peu comme si je tendais la main pour sentir la tristesse, la joie du héros. Tellement palpable que s’en est quasiment impossible de ne rien ressentir, de ne pas vibrer devant le récit légèrement autobiographique mis en scène devant nos yeux. Une part de nous part pour se plonger dans sa propre aventure, son passé et son présent.
Synopsis :
Oliver, illustrateur à Los Angeles, collectionne les ex et les déceptions amoureuses.
Quand son père Hal tire sa révérence après avoir fait son coming-out à 75 ans et rejoint avec entrain la communauté homosexuelle, Olivier se penche sur ses relations familiales et ses échecs sentimentaux.
Et il hérite d’un chien philosophe et bavard. La dépression guette.
Jusqu’au jour où il rencontre Anna…
Mike Mills réussit à créer des personnages attachants de Oliver à Anna en passant par le chien philosophe. D’ailleurs une mention spéciale pour le 4 pattes qui a des remarques pertinentes, drôles et remuantes un peu à la Jimminy Cricket en plus percutantes. Sans tomber dans le mélodrame, l’histoire s’installe patiemment. L’amour y jour un rôle primordiale, l’amour sous différentes formes. Celle d’un père qui cache son homosexualité, celle d’un fils pour son père et celle d’un homme pour une femme. Jolie critique de la société qui nous colle dans des placards, dans des normes et nous pousse à nous plier à sa bienséance. Un portrait d’êtres blessés par la vie chacun à leur manière: un père pour sa sexualité, un fils qui ne sait comment faire ses adieux à son père, une femme écorchée par les événements. Le destin les croise, les entrechoque à travers des souvenirs, des rencontres, des regards et des moments partagés. Les 3 visages de l’amour sont remarquables.
L’amour entre Ewann McGregor et Mélanie Laurent touche par sa simplicité, son côté doux et fragile. Tel les ailes d’un papillon, une brise risque de le briser. Les deux acteurs interprètent avec grâce et volupté des héros à contre-pieds l’un de l’autre. Tous les 2 sont tristes mais ils n’ont pas la même démonstration de leur sentiment. Le regard du chien met du piment et pousse à se demander si la conscience du héros ne s’exprime pas à travers lui, pour lui coller un pied au postérieur afin de se remuer. Je veux un 4 pattes pareil!!!
L’amour entre Ewann McGregor et Christopher Plummer s’avère être une somptueuse déclaration d’amour d’un enfant à son père. La transposition des sentiments de Mike Mills crève l’écran, et n’en rend que meilleur l’histoire. Tout le respect et l’amour que le réalisateur ressent nous traverse comme si on ouvrait une porte vers l’intimité d’un foyer. Le regard sur l’homosexualité, les réactions de l’entourage, de l’enfant qui découvre et comprend mieux des points de son passé. Avec une musique particulièrement bien accordée, une part de l’Histoire des gays est dévoilé à travers une poésie incroyable des sentiments.
L’évolution du personnage incarné par Ewann McGregor (sublime littéralement dans son rôle) avant/après le décès de son paternel, sa rencontre avec Anna arrive tel un espoir de lendemain moins morose. Le couple qui nait sur la pellicule captive, fait vibrer. Je l’ai aimé, j’ai adoré cette fragilité, cette aspect fragil de coquille qui peut cèder sous le moindre choc. Sans parler de la critique qui ne tombe pas dans l’acerbe, ni dans les clichés de la société et son regard sur l’homosexualité, les mariages de convenance… Aimer est loin d’être évident. Aimer c’est accepter de parfois souffrir, de parfois ne pas être totalement heureux, de cacher ses vraies sentiments, de vivre avec ses blessures, de se fabriquer un nouveau monde avec l’être choisi. Mike Mills le montre merveilleusement par le biais d’images, de dialogues, de silence équivoques qui en disent plus long que des discours. Beginners est une petite perle qui vous donne envie de se lover, d’aimer très fort tout ceux qui sont dans votre vie avec leur défauts et leur qualités. De juste les aimer tant qu’ils sont là, tels qu’ils sont. Foncez le voir pour vous envoler vers des petits nuages de tendresse.
3 Moops raisons de voir Beginners:
- Mélanie Laurent séductrice mutine anti-héroïne parfaite aux blessures cachées et Ewan McGregor brillant, il transcende les relations amoureuses, les relations père/fils
- Le chien petit modèle de conscience.
- Une douce leçon de vie sur la société et les divers visages de l’amour, tendre et menée par des mains de maître par Mike Mills
3 Moops raisons de fuir Beginners: j’ai du mal à en trouver, j’ai aimé véritablement Beginners, c’est une question de ressenti.
- Les histoires d’amour ne sont pas forcément des comédies romantiques
- Mélanie Laurent et pourtant elle a un rôle brillant et étonnant de fraîcheur
- La dépression vous guette, vous n’avez pas envie de voir de l’amour même filiale, laissez tomber.
Note: 9/10
La Bande annonce:
BEGINNERS – Bande-annonce par MK2diffusion
A noter: Mike Mills dédicacera son livre Drawing from the film Beginners (Ed. Damiani) chez Colette le mercredi 8 juin à 18h (Colette – 213, rue Saint Honoré, 75001 Paris)