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La publicité pour les enfants a-t-elle sa place sur Facebook? - Cas Selja

Publié le 30 mai 2011 par Yssems
[Disclaimer : cet article ne vise pas Selja ou GIPA en particulier, mais le cas de leur jeu concours sur Facebook est intéressant à étudier par les professionnels du métiers, passionnés du webmarketing sur l'idée de la publicité et les jeux sur Facebook pour les moins de 13 ans.]
La publicité pour les enfants a-t-elle sa place sur Facebook? - Cas SeljaSelja, marque de la société GIPA, a lancé depuis le 16 mai un concours photo/vidéo sur Facebook et qui continuera jusq'au 27 juin prochain. Le jeu consiste à se prendre en photo ou en vidéo avec une glace Selja, de la poster sur la page Facebook de la marque et de la soumettre aux votes des Facebookers. La photo ou vidéo qui a le plus de votes gagne. Cagnotte : des consoles Xbox et des iPhone 4.
Le jeu concours est ouvert à tout public, comme le stipulent les articles du règlement du jeu.
Mais vue la nature du produit, la campagne publicitaire diffusée et les gains en jeu, et les photos et les vidéos publiées, ce sont les enfants qui sont les premiers concernés. Et c'est là qu'on est en droit de se poser des questions dont une principale : Est-ce que le concours est ouvert pour tous les enfants?
Facebook : Interdit aux moins de 13 ans
Dans ses conditions d'utilisation, Facebook le stipule clairement sous Inscription et sécurité des comptes :
"5. Vous n’utiliserez pas Facebook si vous avez moins de 13 ans."
Pour créer un compte sur ce réseau social, il faut renseigner sa date de naissance, avoir moins de 13 ans causera l'échec de l'inscription.
La publicité pour les enfants a-t-elle sa place sur Facebook? - Cas SeljaLa publicité pour les enfants a-t-elle sa place sur Facebook? - Cas SeljaEt d'ailleurs, dans le paramétrage des Facebook Ads, l'âge minimum pouvant être sélectionné par les annonceurs pour leurs publicités est de 13 ans, les -13 ans ne pouvant pas se trouver sur Facebook ... en théorie !
La publicité pour les enfants a-t-elle sa place sur Facebook? - Cas SeljaTout le monde ment sur ses infos Facebook
En théorie, toute personne qui s'inscrit sur Facebook s'engage à communiquer les vraies informations sur son nom, son âge, son lieu de résidence, lieu de naissance, ses études, son emploi, ses loisirs ... Sauf que ce n'est tout à fait le cas. Avec toutes les possibilités offertes sur un réseau social tel que Facebook, chacun l'utilise à des fins qui "lui sont propres" : tchat, drague, spam, vente, politique, ... et juge utile de ne pas divulguer sa vraie identité pour y arriver. Ceci n'est propre à aucun pays en particulier et les facebookers tunisiens agissent comme tout autre utilisateur de Facebook dans le monde.
Et les enfants ne dérogent pas à la règle. Avec presque 2,5 millions de profils Facebook tunisiens, il n'est plus du tout étonnant de voir tous les membres d'une même famille ayant chacun son propre compte, avec les plus jeunes de la famille apprenant aux plus vieux comment faire d'un côté ou même, d'un autre côté, les parents ne voyant aucun mal à ce que leurs enfants aient leurs profils Facebook, ne serait-ce que pour faire comme leurs amis, cousins ou camarades de classe. Et pour ce faire, ces enfants, comme des grands ou assistés par ces derniers, renseignent une fausse date de naissance et accèdent à ce qui est devenu en Tunisie la définition même d'internet.
Qui est responsable : Annonceurs ou parents?
La publicité pour les enfants a-t-elle sa place sur Facebook? - Cas SeljaAlors quand un jeu s'adresse à un public si jeune sur une plateforme qui ne leur est pas réservé, qui peut être tenu comme responsable?
1. En tout cas, ce n'est pas Facebook! Il le dit clairement dans les conditions d'utilisation relatives aux organisations de jeu et promotions qui stipule sa décharge de toute responsabilité.Facebook oblige même les organisateurs de le mentionner dans leurs règlements, chose parfaitement faite par Selja dans son concours.
2. Les parents? A voir les profils de certaines personnes qui postent les photos de leurs bébés sur la page du concours on a du mal à les voir empêchant leurs enfants de faire pareil. D'autres parents se trouvent parfois dépassés par ce que peuvent consulter leurs enfants sur leurs ordinateurs ou ne pensent pas que Facebook leur puisse être inadéquat.Les parents sont à responsabiliser, il n'y a pas à dire. Ils sont appelés à le faire par Facebook, par la les mentions "Accord parental" à la télé, au cinéma, sur les titres de jeux vidéos, mais faudrait avant qu'ils soient plus conscients de ces types de dangers.
3. Les annonceurs ? Selon moi oui. Les façons de faire parvenir un message publicitaire à sa cible, de l'informer d'un jeu concours ou de l'y faire participer sont multiples et ne se résument pas à Facebook.D'ailleurs, pour le jeu Selja, la participation peut se faire via MMS ou voie postale. Mais en 2011, se passer du web est impensable, chose qu'a bien saisie Selja mais pas tout à fait.
Faut-il encore le rappeler, en Tunisie, internet n'est pas Facebook ! Ce réseau est un très bon canal de diffusion et est réservé pour certains types d'activations qui lui sont propres.Là aussi, Selja s'en est rendu compte, mais pas tout à fait ! Un site web spécial jeu concours a bel et bien été réalisé à cet effet mais, à part la home et un lien qui ramène vers le règlement en .pdf, tout le site est cliquable et redirige vers la page Facebook de la marque, sur laquelle se déroule le jeu.Et c'est là qu'on se pose la question : quand un annonceur dispose d'un support web sur lequel il peut organiser son jeu concours, quand il sais (ou est censé savoir) que les -13 ans ne devraient pas être sur Facebook et ne devrait pas les y encourager quand ils ne le sont pas, pourquoi ne pas opter pour la 1ère option et se servir de Facebook et de sa page de marque comme relais uniquement?
Le community manager veille-t-il au grain au moins?
Hypothèse : On va dire que internet c'est Facebook, les plus jeunes y sont et c'est la seule façon qu'il y ait pour les atteindre, les parents le savent et le community manager de l'annonceur est là pour veiller à ce que tout se passe dans une ambiance bonne enfant.
Vérification : A première vue, le règlement du jeu et les règles de publication sont explicites :
"Article 10 :
Les contenus publiés par les internautes sur la page Facebook Selja ne sont pas représentatifs des opinions de Selja ni de la société Industrielle des produits alimentaires (GIPA).
Selja se réserve le droit de supprimer les contributions qui seraient :
- Abusives, vulgaires ou obscènes
- Frauduleuses ou trompeuses
- En violation des droits de propriété intellectuelle d’un tiers
- En violation du droit à l’image d’un tiers
- En violation de toute loi ou réglementation
- Inappropriée de manière diverse
Nous pouvons décider de supprimer toute contribution à quelque moment que ce soit.
La page Selja fait l’objet d’une modération a posteriori. Le rôle des modérateurs est de préserver une certaine courtoisie dans les échanges mais également de veiller à ce que des propos attentatoires aux personnes, destructeurs ou hors sujet ne nuisent pas aux valeurs que véhicule la marque Selja. Les modérateurs excluent également tout propos contraire aux lois en vigueur."

"- Pas de propos non familiaux, politiques, racistes ou autres hors sujet, un filtre est en place pour faire un ban AUTOMATIQUE est appliqué sur ceux qui le font.
- Pas de "trolling", celui ci tant qu'il reste courtois il est toléré, sinon retiré, et ban en cas de récidive.
- Pas de photos hors-sujet, certaines restent mais en cas d'extrême pollutions, elles seront retirée."

Et en réalité, voilà ce qu'on peut trouver : du contenu inapproprié :
La publicité pour les enfants a-t-elle sa place sur Facebook? - Cas Seljaet du hors-sujet "toléré" :
La publicité pour les enfants a-t-elle sa place sur Facebook? - Cas SeljaLa publicité pour les enfants a-t-elle sa place sur Facebook? - Cas SeljaEt là on se retrouve avec du contenu qui peut heurter la sensibilité des plus petits, du contenu qui pourrait être "censurable" (ironie) et une page qui n'est pas du tout modérée comme il se doit et comme il est dit dans son règlement. Les règles du community management sont bafouées !
Il suffit de se faire bien conseiller
Pour faire sa publicité pour les petits alors en fin de compte, bah faudra attendre que Mark Zuckerberg change d'avis et reconsidère ses propos au e-G8 qu'il ne pense pas encore à ouvrir son réseau au -13 ans.Ensuite, les bons vieux sites web qui ne contiennent pas le mot Facebook dans leurs urls existent encore et ils peuvent héberger mille et une animation, jeu, concours, photos, vidéos, même des fois mieux de ce que permet Facebook, ... si si c'est parfaitement possible.Enfin, la continuité et la complémentarité off-line/on-line marche drôlement bien pour ce genre de cible. Facebook, de par ses pages ou ses pubs, peut être employé en renfort avec comme cible les parents ou les grands frères et soeurs qui transmettront le message aux plus petits.
Les idées ne manquent pas, le conseil sur comment faire est disponible, faut juste savoir frapper aux bonnes portes !
ps : photo selja 1, photo selja 2, photo selja 3, photo selja 4

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