Comme un radeau ...
Comme un radeau perdu flottant sur l’onde amer
Se laissant balloter, caprices de la mer
Qui n’a plus rien qui vaille, plus aucune voilure
Pour diriger sa route, pas plus que de mature.
Il tangue sur la houle, comme un simple fétu
Montant et descendant sur la houle, têtu,
Puisant sa force étrange dans cette volonté
Pour elle d’être là, présent et entêté.
Sous un ciel de tristesse, une vague monstrueuse
Souvent recouvre tout, sous sa masse aqueuse
Elle submerge l’esquif, et veut détruire tout
Que son désert de sel ait son règne partout.
Parfois un beau soleil, éblouissant d’espoir
Transforme en joie de vivre, la tendresse d’un soir.
Le sal temps toujours là, relance ses assauts
Jetant sur le radeau, la douleur à pleins seaux.
Ma fatigue est extrême, et la joie délirante
Etre ce fol esquif cette barque dérivante
Qui montre à mon amour cette infinie tendresse
Car chaque mot de toi est ma délicatesse.
Souffleront tous les vents, de noroit, de suroit
Je resterais à flot, uniquement pour toi.