Un tramp ...
J’ai connu sur les mers, voguant même épuisés
Les membrures pourries, la coque toute rouillée
Traçant sur l’océan, sa route obstinément
Pour conduire malgré tout, au port son chargement.
Sur les mers bleu pastel, sur l’océan furieux
Que le vent soit léger, sous l’orage des cieux
Maltraité par les lames, caressé par la vague
Son étrave épuisée montre aux flots qu’elle le nargue.
La machine essoufflée, crachotant sa vapeur
Fait vivre son piston du fruit de sa chaleur
Et l’hélice de cuivre tournant comme en folie
Pousse le rafiot sur l’eau, sous le ciel qui pâlit.
Usé jusqu’à la corde, devenu hors d’usage
En guise de merci et pour tout son courage
Fut jeté à la côte sur quelle que roches noires
Pour que le flot détruise ce bateau sans espoir.
Amant bien trop sincère pour être vu sérieux
Sa place n’est plus ici car il est bien trop vieux
L’âme et le cœur sont rien, ils doivent laisser l’espace
Aux belles unités, voguant tel des rapaces.