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Les indignés veulent croire en une alternative possible au capitalisme financier

Publié le 31 mai 2011 par Hmoreigne
Les indignés veulent croire en une alternative possible au capitalisme financierLes graines du printemps arabe ont traversé la méditerranée pour venir éclore sur le sol de la vieille Europe. La détermination des indignés espagnols commence à faire tâche d'huile. En France, le rassemblement organisé ce week-end place de la Bastille ouvre une nouvelle séquence. Même si le démarrage est modeste, tout peut encore basculer. De Madrid à Athènes en passant par Lisbonne et désormais Paris, la jeunesse européenne est en ébullition, en colère contre ce sentiment diffus qu’elle n’aurait pas de destin mais simplement, des dettes à rembourser et un chômage à se partager. S’il est difficile tout de suite de dire précisément ce qu’elle veut en revanche, on sait ce qu’elle ne veut pas. Les indignés rejette le  capitalisme financier tout autant que le discours politique dominant  qui rabâche qu’il n’y a pas d’alternative à ce modèle. Une théorie formalisée sous l’ère Thatcher et largement exporté depuis par les anglo-saxons qui lui ont même donné un acronyme faussement sympathique : T.I.N.A (There is no alternative). Ce refus du syndrome TINA ébranle nos vieilles démocraties. C’est paradoxalement parce que les indignés croient en la politique qu’ils n’acceptent pas que les classes dirigeantes plient aussi facilement devant le système financier international et bradent leur destin. Le printemps arabe à fait prendre conscience à la jeunesse européenne de son pouvoir de contestation, de sa capacité à bousculer l'ordre établi. Certes, pour l’instant, ce mouvement qui tend à s’internationaliser n’a pas de traduction politique hormis le petit livre de Stéphane Hessel dont ils ont fait du titre leur slogan. "Si vous ne nous laissez pas rêver, nous ne vous laisserons pas dormir" peut-on lire ici où là.  Pour l’instant c’est gentillet mais une radicalisation ouvrant la porte à toutes les dérives possibles ne peut être écartée. Autant dire que la dynamique qui se met en marche peut être perçue comme inquiétante car non canalisable et surtout menée par des individus qui n’ont rien à perdre. Sans emploi, sans logement et sans aides sociales mais également sans peur comme ils l’affirment eux-mêmes. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les premiers soutiens en France aux "indignados" sont des membres de collectifs comme Jeudi noir, Génération précaire, l’Appel et la pioche ou encore le Collectif du 21 avril. Embryonnaires pour l’instant, les rassemblements qui s’esquissent dans une trentaine de grandes villes françaises sont susceptibles de prendre rapidement de l’ampleur par le biais des réseaux sociaux comme ce fût le cas en Tunisie dans un souffle démocratique qui, pour une fois, s’exerce du sud vers le nord. Déjà commence à émerger une volonté de structurer le discours autour de la revendication de plus de justice sociale. Les manifestants parlent d'une "séquestration des démocraties européennes par les marchés financiers internationaux". C'est en fait une véritable refondation des démocraties européennes qui se dessine face à la perte de souveraineté des États,  leur impuissance et leur soumission devant la sphère économique. Quand les classes dirigeantes s'en apercevront il sera sans doute trop tard. Interrogé sur le sujet Alain Juppé, ministre français des Affaires étrangères et maire de Bordeaux, a déclaré dimanche sur Canal + ne pas croire à un "été européen" qui ferait suite au "printemps arabe". <iframe width="560" height="349" src="http://www.youtube.com/embed/QpYEPSRwpRA" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>

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