Attente torturée
Depuis le jour que tu es partie
Les feu de bois ne roucoule plus
Je n’entends plus le « makalapo » se lamenter
Le merle ne chante plus à ma fenêtre
Il fait nuit sur ma vie
Je ne vois plus l’ombre de nos ombres
Que ferai-je sans toi ici ma mie
Noyé dans le parfum de ton départ ?
Sur la colline tout est silencieux
Moi, je ne chante que pour être heureux
Sans toi mon « zez » n’a plus son ré
Je songe encore comme si c’était hier
A ce ruisseau limpide et frais
Où tu te baignais à la tombée du jour
Après que le soleil de ses rayons brûlants
T’avait mijoté belle mulâtresse !
Je t’aime autant encore
Comme la vague errante
Aime les rochers qu’elle fortifie
Comme le sable assoiffé
Aime la mer qui le désaltère
Comme le soleil levant
Aime la rosée du matin
Comme mes lèvres assoiffées
Aiment les vibrations de ton corps !
Je te promets un baiser
Comme auparavant sous le majestueux « mouloupa »
Après que nous aurons lapé sans crainte
L’alcool qui coule de nos corps meurtris !
Lorsque tu reviendras
Reconquérir mon cœur en loques
Sous une lune sinistre
Tu boiras à l’ivresse les larmes
D’une attente torturée !...
in SIPAY - Revue seychelloise de littérature, Numéro 6
Novembre-décembre 2010/janvier-février 2011.