Je n'irai plus ....
Je n’irai plus rêver, je n’irai plus flâner
Mes pas resteront là et pour bien des années
Le ruisseau coulera indifférent à tout
La nuit s’est abattue en ce silence d’août.
Le flot de ce ruisseau a des lueurs divines
Qui coule sur mes joues, lentement qu’elles ravinent.
Je n’irai plus tremper mes doigts dans la rivière
Je garderai en moi où est la chènevière
Qui abrita mes rêves, mes espoirs, mes amours
Où j’écrivais mon cœur en vers de troubadour.
Le flot de ce ruisseau a des lueurs divines
Qui coule sur mes joues, lentement qu’elles ravinent.
Je n’irai plus rêver du sourire de tes dents
Je ne regarderai mes mains qui en dedans
Conservent dans leur chaire la douceur de ton corps
Je resterai assis te voyant encore, encore.
Le flot de ce ruisseau a des lueurs divines
Qui coule sur mes joues, lentement qu’elles ravinent
Le vide est trop pesant, l’absence une gangrène
La vie de tous les jours en chapelet s’égraine
Et telle une arapède qui contre moi s’agrippe
Me retient dans la vie et que je prends en grippe.
Le flot de ce ruisseau a des lueurs divines
Qui coule sur mes joues, lentement qu’elles ravinent.
J’aimerais dire adieu, plus jamais te revoir
Me fondre dans ma nuit m’en faire un vrai devoir
Dire à ce cœur sans âme que le temps est passé
Des ivresses d’amour maintenant dépassées.
Le flot de ce ruisseau a des lueurs divines
Qui coule sur mes joues, lentement qu’elles ravinent.
Et puis elle est venue tout de noir habillée
Sous sa cape de deuil et jamais maquillée
Me dire qu’avec elle je ne sentirai rien
Ni chaud, ni froid, ni pleure, aucuns maux de terriens.
Le flot de ce ruisseau a des lueurs divines
Qui coule sur mes joues, lentement qu’elles ravinent.
Que l’amour d’une femme sous forme d’incendie
Ne me sera jamais comme une maladie
Je ne saurais pas même qu’existe mon trépas
Le voyage avec elle ne se finira pas.
Le flot de ce ruisseau a des lueurs divines
Qui coule sur mes joues, lentement qu’elles ravinent.
Comme à bien trop de femmes, voulu prendre sa main
Pour me laisser conduire, n’avoir aucun demain
Elle s’est retirée dans un rire pervers
« Avant que je revienne tu peux écrire tes vers ».
Le flot de ce ruisseau a des lueurs divines
Qui coule sur mes joues, lentement qu’elles ravinent.
Tu resteras longtemps avec la solitude
Elle te sera pour toi ta constante habitude
L’amour d’une jeunesse n’est pas pour un géronte
La solitude pour toi est le prix de ta honte.
Comme coule les jours s’écoule le ruisseau
Pour contenir mes pleurs il faudra plus d’un seau.