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Adalgonse

Publié le 10 février 2008 par Jlhuss

theatre2.1202655375.jpgTrouvé, en flânant sur les quais de la Seine, dans une reliure Empire un recueil d’œuvres dramatiques aussi drapées de stéréotypes édifiants que leurs auteurs de pseudonymes burlesques : Amaryle de Vertemise, Gaudelin de Branchemard, etc. La plupart de ces pièces tombent des mains, juste assez niaises pour animer jadis les fêtes des jeunes filles de la Légion d’honneur. Une pourtant retient l’attention, et sans doute moins par ses qualités propres que par les résonances contemporaines qu’on voudra bien y trouver. En voici l’analyse pour les fidèles lecteurs d’ « Actu ».

Adalgonse,

comédie héroïque en cinq actes et en vers de M. de Cléron-Tonaille

Personnages :

Adalgonse, prince de Sordignes. Toujours entre deux carrosses et deux amours. Parvenu au trône sur le soupçon du parricide et la promesse du dévouement, il a longtemps charmé le peuple par la force du verbe. Lui-même proclame, dès la scène d’exposition, quand le conseiller Purnice lui rappelle sa volonté réformatrice :

S’il s’agit de vouloir, vous me verrez, Monsieur,
Par une mâle ardeur étonner terre et cieux. 

On sait pourtant que son zèle a faibli. Les féodaux redressent la tête, les libelles s’aiguisent, et le peuple bronche de voir en son monarque le jouisseur désinvolte prendre le pas sur le bienfaiteur progressiste.

M. de Purnice, premier conseiller du Prince. Il écrit les discours, reçoit les ambassadeurs, tance les ministres. Jaloux de ses prérogatives et de l’affection d’Adalgonse dont il fut le précepteur. (La rumeur a couru qu’il en serait aussi le père naturel.) Il a ses appartements dans l’aile gauche du palais.

Dalibré, second conseiller, rival acharné de Purnice. Il organise les fêtes et les voyages, se rend précieux par ses accointances chez les gazetiers. Il loge dans l’aile droite.

Lélian, fils du Prince, d’un premier lit. Jeune homme ardent et timide. Il a voulu sa chambre dans les combles.

Elphénore, nouvelle épouse du Prince, fort belle, jeune encore, suivie d’une réputation d’inconstance. Cette princesse, richement née dans une cour du Sud et renommée pour des talents d’élégance et de mandoline, apporte au palais un parfum d’aventure qui ne contribue pas peu aux murmures du peuple et aux rebondissements de l’intrigue.

Camarilia, première épouse, mère de Lélian. Tombée en disgrâce sur le soupçon d’une aventure aux Amériques. Ombrageuse. Regrettée à la cour. Dans son hôtel se croise tout ce que Sordignes compte de fines lames et d’esprits chimériques.

Premier ministre, ministres, évêque, envoyé de la Sublime Porte, courtisans, chanteurs et comédiens, orfèvres, montreurs d’animaux, hommes et femmes du peuple.

La scène est au palais de Sordignes, une principauté du Ponant.

Analyse de la pièce :

Acte I, ou « les vertiges du coeur »

scène 1 : Le Prince, tout au charme de sa nouvelle conquête, rejette d’abord vivement les reproches du vieux Purnice :

Je verrai, à votre âge, s’il convient, pour un Prince,
De sacrifier l’amour au bien de sa Province !

Mais non, je ne vais pas vous détailler une intrigue qui, de quiproquos en coups de théâtre, n’évite guère les poncifs du genre. L’alexandrin y fait ce qu’il peut en une époque où la poésie dramatique cherche un second souffle, qu’elle trouvera plus tard grâce à Hugo. Bref, je m’arrête. Au motif de certaines ressemblances avec la conjoncture, combien de lecteurs seraient assez curieux des déboires d’Adalgonse pour me demander de raconter la pièce ?

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