Machisme en politique? Ah bon?

L'affaire DSK et l'affaire Tron remettent sous le feu des projecteurs le problème du machisme en France... Peut-être n'est-ce pas une mauvaise chose et que cela pourrait permettre d'avoir un débat de fond?! Néanmoins, je suis un peu sceptique car le débat de fond ne semble pas être la tasse de thé de nos politiques! De plus, ce qui est rageant c'est que certains semblent découvrir le problème (alors que d'autres le nient carrément!). Lorsque Chantal Jouanno explique que les femmes à l'Assemblée n'osent plus se mettre en jupe de peur de récolter des remarques peu ragoûtantes de la part des députés hommes, tout le monde s'émeut comme si on découvrait quelque chose d'insoupçonné! Mais rappelons-nous de Fabius demandant qui allait s'occuper des enfants lorsque Ségolène Royal a annoncé sa candidature aux primaires (très classe!), ou bien les ministres et les secrétaires d'Etat femmes du gouvernement Juppé que l'on nommait les Jupettes, comme si une ministre ou une secrétaire d'Etat ne pouvait pas exister par le biais de sa propre identité!

Il y a du chemin à parcourir et c'est loin d'être une nouvelle! Dans une société profondément patriarcale comme la nôtre, le chemin à parcourir reste long...

A ce sujet, hier soir, j'étais au théâtre des Célestins à Lyon (pour voir une pièce superbe Instants critiques de François Morel). Je lisais avec attention la programmation de l'année prochaine et je suis tombée en arrêt sur La saison 1 : égalité homme-femme dans le spectacle vivant. En fait, il s'agit d'un programme qui a été mis en place suite au constat suivant : "Parce qu'en France aujourd'hui, 84% des théâtres cofinancés par le ministère de la Culture sont dirigés par des hommes, 85% des textes entendus sur nos scènes sont écrits par des hommes, 78% des spectacles que nous voyons sont créés par des hommes. Dans les centres dramatiques nationaux, les femmes créent 15% des spectacles avec 8% des moyens de production..." Des chiffres qui, une nouvelle fois, font froid dans le dos... Du  coup, le théâtre des Célestins s'engage dans le cadre de sa programmation de l'année prochaine : "Cela se traduit en 2011/2012 par une année de création féminine, car c'est bien là qu'il est urgent d'agir, afin que ce travail en direction de l'égalité de création puisse se traduire ensuite en diffusion, et donc à terme en moyen d'accès aux outils de production et à la direction de ceux-ci. Les trois créations de la nouvelle saison des Célestins sont féminines : Bénédicte Acolas crée Une histoire d'âme, Nathalie Fillion A l'Ouest et Claudia Stavisky Une nuit arabe. Au cours de cette saison, les Célestins et les festival Sens Interdits proposent 19 spectacles dirigés par des femmes et donnent une part particulièrement belle à l'écriture féminine, notamment celle de Nathalie Fillion et de Pauline Sales."

Chaque année, je prends un abonnement aux Célestins car le théâtre est magnifique et la programmation toujours originale. L'année prochaine cela fera donc une raison supplémentaire d'y courir! Bien sûr, cela ne changera pas la face du monde mais cela apportera une nouvelle petite pierre à un combat quotidien.