Magazine

A la littérature

Publié le 11 décembre 2007 par Untel
Bonjour, mon aimée, même si
t’imaginer dans les bras d’un autre me donne la nausée et me pousse à la mauvaise littérature comme des pustules sur le bout des doigts et de la langue et je crois que je perds mes cheveux et mes yeux à force de t’imaginer dans leurs bras. Je ne peux vous t’empêcher tu vous l’avez voulu, eux et toi, et toi tu ne fais pas ça contre moi je sais, à peine si on se connait même si depuis des années je t’admire, depuis des années je t’observe, depuis des années je t’étudie, depuis des années je te lis, je te bois, je te dévore et je t’aime. Ce que tu peux bien leur trouver à ces freluquets écrivains à la dernière mode, d’un mauvais goût évident, j’ai renoncé à me le demander. Et pourtant ma colère pousse mon petit cerveau au cri, dans sa boîte ça résonne assez ça suffit je n’en peux plus. Ils te prennent sans façon, dans leurs bras, et ils t’emmènent tous ensemble, te tutoient, sont familiers, vulgaires, se prennent pour toi parce qu’ils prennent de toi, se prennent pour une partie de toi parce qu’ils t’amputent de toi-même. Je les entends, eux ne m’entendent pas, ils ne t’entendent pas non plus on ne parle pas la même langue mais je sais nous deux on se comprend, même si tu n’existes pas ou s’ils t’empêchent d’exister ou s’ils bouchent la vue et nous empêchent de voir, peu importe je renonce à te chercher car il faudrait leur marcher sur la tête et ça, m’enfoncer là-dedans, je ne m’y résous pas. Est-ce qu’ils te donnent du plaisir, est-ce qu’ils ont trouvé ton plaisir ? Je sais, je t’entends penser, je vais devenir graveleux mais je me pose vraiment la question et nous ça signifie quoi et tout le tremblement et toutes les petites mesquineries de midinettes éplorées : comme je souffre ! Comme je souffre ! Je veux que tu me prennes en pitié, que tu me prennes dans tes bras, je ne veux pas que tu me regardes, Détourne les yeux s’il te plaît, même si tu en as vu d’autres, surtout parce que tu en as vu d’autres, parce que tu as vécu, parce que certains t’ont aimé d’autres t’on fait honneur même s’ils te détestaient parce qu’ils n’en avaient rien à foutre de toi, et que ce qu’ils cherchaient c’était un peu de plaisir, c’était surtout se soulager. Car eux, comment après eux peux-tu Non je te laisse car Ne m’écoute pas inutile, mais ne les écoute pas non plus, car comme moi ils ne pensent qu’à eux ne parlent que d’eux et voudraient que tu les entendes, comme tu dois être lasse ! Est-ce tellement difficile, comment faire un choix, ou comment s’empêcher d’en faire un, entre tous ces bavards, parfois des braves types, souvent des ignares des coups d’un soir ou de ces types qui s’incrustent chez toi sans que tu les aies invités, sans que l’idée de les inviter te soit passée par la tête, et tu te demandes avec qui il a bien pu venir qui a bien pu l’amener, mais il est là et de sa langue il plombe tout ce qu’il touche et il ne peut s’empêcher de te lécher pour que quelque chose de toi passe en lui, comme si tu étais si compliquée, comme si tu étais magique.
Je suis blessé que tu sois tombée si bas, et je ne te désire plus pour moi tu n’es plus qu’un squelette d’étagères vides qui danse la gigue à son propre enterrement, dans la chambre d’un autre, s’il te plaît ne te déshabille t’effeuille pas ne me lis pas de vers ne relis pas nos vers ne convoque pas notre amour passé commun tu ne m’implores pas moi non plus restons-en là je souffre de ne plus rien ressentir c’est pourquoi il faut que je le fasse te quitte tu comprends peu importe, peut-être tu as raison il n’y aura personne peut-être c’est impossible et bien tant mieux ! Tout sauf ça, de nouveau, tu comprends surtout pas revivre cet amour tu comprends ce fiasco ce désastre je ne peux plus sec tarie la tendresse je suis dur martèle tant que tu veux ça ne fait rien, même si je suis triste bien sûr. Ces derniers temps je me pesais de te traîner dans ma vie et je ne me rendais pas compte de la place qu’on prend dans la vie d’un autre et le déménagement c’est toute une histoire un bordel une ruine. Parfaitement inutile d’écrire ça, d’écrire quelque chose qui pourrait rester quelque part, alors que je m’en vais, que je suis déjà parti qu’on ne se verra plus qu’on ne se lira plus qu’on ne s’aimera plus alors à quoi bon ?

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Untel 4 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog