contribution transmise par notre ami Pierre Lalanne, nous profitons de l'occasion pour rappeler l'adressse de son blog
http://pierrelalanne.canalblog.com/
Le directeur général du fonds monétaire international...
Un membre du gouvernement, ne fut-il qu'un obscur secrétaire d'état...
A l'évidence, deux personnalités publiques.
De dimension et de notoriété bien inégales toutefois, mais dont un point commun marque la distanciation avec l'exemplarité d'une représentation.
Aujourd'hui, changement de décor...plus de magistère, plus de maroquin. Chacun, délibérément ou sous la contrainte, s'est démis de ses fonctions pour se
préparer à répondre à de graves accusations devant la justice.
Le premier, lors d'un transit, voici une quinzaine de jours, dans un palace de Manhattan, a fait l'objet d'une inculpation, puis d'une
incarcération pour agression sexuelle envers une employée de l'établissement.
Information exceptionnellement brutale diffusée sur les ondes aux premières lueurs d'un dimanche, puis reprise tout au long des jours et des nuits : en
direct, en rediffusion, à la une, en manchette, en exclusivité, en édtition spéciale, en bande, en boucle, à charge, à décharge...
Exceptionnelles, aussi, les images propagées en boucle sur les écrans de la planète...Brutales, aussi, au point de bouleverser l'imaginaire collectif. Et de
s'y enraciner!
Une déferlante...
Assortie de commentaires au flou artistique parfois et de contradictions ajoutant au trouble.
Une situation d'exception qui donnera lieu à de fort contestables expressions de soutien.
Le choc émotionnel dépassé, se livrera-t-on, çà et là, à quelques attaques sous-jacentes. Situera-t-on, çà et là, bien d'arrière-pensées et de calculs à peine
contenus.
Ne convenait-il pas d'occuper l'antenne ou la une...ou l'espace politique. Quel qu'en fût le prix!
Le second est accusé d'agression sexuelle par deux employées de la mairie qu'il administre.
Si l'affaire a fait moins de vacarme dans les médias, soulignons néanmoins la correcte, pour ne pas dire honnête la couverture dont elle fera
l'objet.
La procédure en est à ses balbutiements. On la supposerait longue. Parfois, la justice se distingue par ses atermoiements! D'abord, une enquête
préliminaire...
Pourquoi consacrer une chronique à ces deux graves évènements? N'en a-t-on pas suffisamment parlé? N'en parle-ton pas suffisamment encore?
L'exercice supposait réflexion.
- D'abord, sur la présomption d'innocence. Le principe honore notre droit et doit s'appliquer à tout justiciable mis en cause, l'accusé, quel qu'il soit, quels
que soient les faits qui lui sont reprochés. Mais, ce considérant, tout plaignant, la victime présumée, ne devrait-il pas bénéficier de la présomption de véracité quant aux faits qu'il
élève devant la justice.
On pourra regretter le déséquilibre réel, intervenu dans un premier temps entre les parties.
- Le comportement des différents médias, ensuite, quant au traitement de ces deux détestables affaires. Après une véritable omerta sur bien d'écarts ou d'excès
commis par le ghota de notre pays, au nom de la règle usitée de la séparation de la vie publique et de la vie privée, les rédactions se lâchent soudainement. Après tant de réserve. Ils
savaient disent-ils aujourd'hui. Ils ont toujours su...ajoutent-ils. Tant d'histoires récentes ou enfouies dans les tréfonds!
Mais, à contrario, ne doit-on pas redouter une véritable libération de l'information quant à des évènements "sensibles" mettant en cause des "grands de ce monde".
Les deux présentes affaires pourraient être le détonateur de pratiques évolutives de ceux en charge de l'information des masses et désormais obsessionnellement habités par un véritable complexe
d'irréprochabilité. Ce qui n'excluerait aucun dérapage...
- Ensuite, même si la mise en cause du comportement de deux personnalités publiques pourra libérer la parole de celles et ceux en droit de faire reconnaître et
par là-même de faire sanctionner le cas échéant un préjudice, ne doit-on pas craindre une recrudescence à l'avenir de procédures dont la finalité reposerait sur toute autre considération que le
respect inaliénable de la personne.
- Enfin, ces deux détestables affaires devraient conduire la classe dirigeante, à quelque niveau se situerait-elle, à admettre les limites du pouvoir qu'elle
exerce, tant sur les plans politique, économique ou hiérarchique...
Si l'on a pu regretter et dénoncer les débordements constatés dans la couverture de deux graves problèmes, faut-il, pour autant, dans un tout autre registre,
se féliciter de la frilosité ou de l'indifférence du traitement de l'information régionale ou locale?
N'y aurait-il donc que concorde ou réussite?