La sécheresse exceptionnelle qui sévit depuis plusieurs semaines sur la moitié des départements français a déjà provoqué des dégâts irrémédiables, notamment pour les céréales d’hiver. Les mesurettes du Ministre de l’Agriculture ne sont pas adaptées à la gravité de la situation agricole française.
Cette calamité climatique, comparable à la sécheresse de 1976, plonge l’agriculture française, déjà en crise, dans une situation plus inquiétante encore. Les éleveurs, une fois encore premières victimes, sont nombreux à devoir abattre des troupeaux qu’ils ne sont plus en capacité de nourrir. Tandis que l’alimentation des animaux n’est plus assurée, que la survie financière des exploitations est en péril, et qu’un risque de spéculation sur le fourrage et la paille menace, le gouvernement a pris des mesures insuffisantes au regard de l’urgence et de la gravité de la crise.
Les mesures annoncées - déblocages d’aides publiques prévues pour le mois d’octobre, mise en place de prêts à taux préférentiels aux agriculteurs, transport par train de la paille, ou encore possibilité pour les préfets d’interdire le broyage des pailles -, apparaissent bien modestes devant l’ampleur du drame. A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles.
Le Parti Socialiste exige que le gouvernement verse une aide d’urgence au secteur de l’élevage, qu’il prenne des dispositions pour faciliter la réorientation des deux millions de tonnes de céréales destinées à la production de bioéthanol vers l’alimentation animale, et qu’enfin il encadre les prix de l’alimentation du bétail. Au-delà, il conviendra, une fois la crise passée, de repenser notre modèle agricole afin qu’il soit moins sensible aux dérèglements climatiques promis à se multiplier à l’avenir. Avec les agriculteurs, les pouvoirs publics doivent encourager le verdissement des pratiques pour assurer le développement durable de l’économie agricole.