Pourquoi " Chevalier Brigand " ?

Publié le 03 juin 2011 par Chevalierbrigand

Il y a cette exceptionnelle lumière qui sculpte les contours de chaque chose, ces monuments hors du commun qui nous rappellent à chaque pas qu’une part de notre histoire commune est ici. Il y a ces micocouliers, ces figuiers et ce thym. Il y a des vignerons chaleureux à l’accent accueillant et l' histoire du Chevalier Brigand.



C'est en 1357, l' année qui suivit la bataille de Poitiers, qu'apparurent de redoutables bandes connues dans l' histoire sous le nom de Grandes Compagnies.

Les Anglais étaient maîtres d'une partie du royaume, le roi Jean était captif à Londres, la France était épuisée d'hommes et d' argent, la vielle chevalerie française avait disparu presque entièrement dans les combats, et la noblesse pouvait a peine donner encore quelques défenseurs au pays.

Ce qui restait de soudoyers sous les armes, ne recevant plus de paie, se débanda, et sûr de l'impunité, ces hommes s' abandonnèrent à tous les excès d' une soldatesque effrénée.

D' abord ils se bornèrent à voler sur les routes et à piller les hameaux sans défense; et lorsque leurs bandes se furent grossies de tous les malfaiteurs qu'ils recrutaient chemin faisant, ils se choisirent des chefs, se formèrent en compagnies et commencèrent à opérer sur une vaste échelle, attaquant les châteaux et les bourgs, les monastère et les églises.

Les chroniques contemporaines les appellent «  écorcheurs, routiers ou tard venus », ici ils sont désignés sous le nom de Brigands, d'une espèce de cotte de mailles appelée brigantine, dont ils se servaient.

Ce nom de Brigand, emprunté d'une pièce de leur armure, est devenu une flétrissure qui depuis eux a toujours était appliquée aux malfaiteurs.

Puis, leur nombre s'étant accrut, il n'y eut plus moyen d' opposer une digue à ce torrent dévastateur. Dans l'impuissance du pouvoir civil, les souverains pontifes, résidant en Avignon, fulminèrent contre eux bulles sur bulles; mais les armes spirituelles n' avaient pas plus de force que les lois.

Ces Brigands s' en moquaient et savaient bien se faire relever des censures ecclésiastiques qu'ils avaient encourus car chaque fois qu'ils rançonnaient le Pape, ils ne manquaient pas de lui demander par dessus le marché l' absolution de leurs crimes et sa bénédiction.

A leur suite, marchaient une nuée de vagabonds, de gens sans aveu, de femmes perdues et de bêtes de somme.

Ainsi telle était l' épouvante qu'ils répandaient au loin, que le Roi Jean, quittant Avignon où il était allé voir le Pape, ne jugea pas prudent de s' aventurer par les chemins pour regagner Pari et remonta le cours du Rhône jusqu'à Lyon.



Dans ces temps calamiteux, il suffisait qu'un obscur intrigant ou un étranger sans aveu revendiqua des droits imaginaires à la couronne, pour qu'une troupe se réunit à un chef quelconque, au nom d'un homme qu'ils n' avaient jamais vu.

C'est ce que nous apprenons par une lettre du Pape Innocent VI à Louis et à Jeanne, rois de Naples et Comtes de Provence, datée de la neuvième année de son pontificat. ( 1360) Lettre du Pape Innocent VI

Un Chevalier nommé Jean de Vernay, au service du Roi d' Angleterre et banni pour des crimes énormes, prenait la qualité de lieutenant du Roi de France comme représentant d'un aventurier, Gianni di Guccio, se disant fils de Louis le Hutin, Jean Ier, mort en bas age.

Ce Jean de Vernay s' étant mis en campagne à la tête d'une troupe de gens armés et ayant établi son quartier général à Codolet, près d' Avignon, mettait à contribution tout le pays alentour.



Marqués par le Rhône, frontière tout autant que lien, ceux qui vivent sur ses bords savent que le roi des fleuves dicte sa loi. Peut-être est-ce pour se mesurer au géant que nos ancêtres ont choisi de bâtir sur ses rives.

Sûrement, au delà des appellations ou dénominations est-ce pour perpetuer le souvenir de son empreinte sur notre terroir que nos vins portent le nom « Chevalier Brigand ». On ne résiste pas aux plaisirs cumulés de l’Histoire et du plus doux des nectars.