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Nicolas Sarkozy ne cesse de saper les libertés publiques

Publié le 04 juin 2011 par Gezale

Nous avons vu dans notre dernier article comment Nicolas Sarkozy manœuvrait pour tenter d’obtenir que l’État (donc lui-même qui pense le représenter à lui seul) dispose de moyens pour contrôler tout ce qui circule sur la toile.
Sa volonté de remettre en question tout ce qui ressemble de près ou de loin à un contre-pouvoir n’a cessé de se manifester depuis son arrivée à l’Élysée. Le comportement cavalier qu’il a eu à de nombreuses reprises envers les assemblées parlementaires en dit long sur le mépris dans lequel il les tient et sur ce à quoi il veut les réduire.
Mais sa faculté de nuisance ne s’arrête pas là. Dans tous les domaines où le législateur a, dans sa sagesse, installé des contre-pouvoirs pour se prémunir des conséquences sur la démocratie que pourrait avoir un pouvoir devenant autoritaire, il est intervenu avec plus ou moins de succès pour en réduire le champ d’application et l’indépendance.
C’est dans le domaine de la justice qu’il a semble t-il rencontré le plus de difficultés. Si la loi sur la carte judiciaire qui a abouti à la fermeture de nombreux tribunaux d’instance a pu être mise en application, en revanche il a dû renoncer à obtenir la dépénalisation du droit des affaires que lui réclamaient ses amis du Fouquet’s et à mettre en place la réforme visant à supprimer le juge d’instruction.
Dans le domaine de l’information, la loi qui lui permet à présent de nommer les présidents de l’audiovisuel public constitue une formidable régression, même si le système précédent n’assurait pas leur totale indépendance.
Son plus récent forfait est la réunion au sein d’une même entité des autorités administratives indépendantes qu’étaient la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’Égalité), la Commission nationale de déontologie de la sécurité, le Médiateur de la République et le Défenseur des enfants. D’abord, parce qu’elles n’avaient pas démérité et largement démontré leur utilité. Ensuite, parce que les personnalités qui étaient à la tête de ces autorités étaient pleinement occupées par leurs responsabilités et qu’on voit mal comment une seule personne à la tête des quatre pourrait être davantage efficace. Enfin, parce que profitant de ce regroupement, la loi prévoit désormais que c’est le président de la République en personne qui en nomme le président. C’est donc la fin de leur indépendance, laquelle permettait dans un certain nombre de cas, de dénoncer les effets pervers de politiques aujourd’hui menées, comme par exemple celle qui concerne les étrangers.
Le Front de Gauche dénonce cette nouvelle atteinte aux libertés publiques. De nombreuses associations s’en inquiètent : la Ligue des droits de l’Homme, Amnesty International pour ne citer qu’elles. Mais dans l’état de confusion mentale qui règne actuellement, largement entretenu par les médias, sur les affaires ayant trait à la vie privée de la classe politique, visant à ce qu’après le « tous pourris », succède à présent le « tous pervers » ainsi que le souligne Jean-Luc Mélenchon dans son dernier billet sur son blog, elle passe quasiment inaperçue. Et si ce n’est le but recherché, cela y ressemble étrangement.
Reynald HarlautParti de Gauche, membre du Front de Gauche

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