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Ministre accusé de pédophilie : le point sur l’affaire

Publié le 04 juin 2011 par Copeau @Contrepoints

Ministre accusé de pédophilie : le point sur l’affaireL’audition, vendredi, de l’ancien ministre de l’Education nationale ne devrait pas être la dernière dans cette affaire d’accusation de pédophilie au Maroc.

L’audition de Luc Ferry vendredi matin dans les locaux de la brigade de protection des mineurs (BPM), quai de Gesvres à Paris, n’aura duré qu’un peu plus d’une heure. L’ancien ministre de l’Education nationale est arrivé souriant, mais a bénéficié d’une sortie de service à l’arrière du bâtiment pour quitter les lieux. Il n’a fait aucune déclaration à sa sortie. Qu’a-t-il dit  ? « Selon des sources proches de l’enquête, il a répété ce qu’il avait dit à la télévision, citant des “éléments” des ex-renseignements généraux (RG), mais sans être apparemment plus précis », indique l’AFP.

A-t-il lâché le nom de l’homme politique impliqué dans cette « partouze avec des petits garçons » à Marrakech qu’il évoquait sur différentes chaînes télé ? Difficile à dire, même s’il semble que nos informations d’hier aient été confirmées. Le directeur de la PJ parisienne, Christian Flaesch, a assisté en personne à l’audition du philosophe. Une présence, comme le souligne France-Soir, tout à fait inhabituelle puisqu’il n’a pas coutume de procéder à des interrogatoires ou à des actes d’enquête. Mais elle en dit long sur le caractère explosif de l’affaire. « C’est un dossier hypersensible compte tenu de la gravité des faits, explique un policier parisien. Sur un dossier comme ça ou une personnalité et un pays étranger sont impliqués, pour un responsable policier, on ne fait confiance à personne et on ne laisse pas un collaborateur seul dans l’arène. Soit cette affaire est une vaste connerie, soit ça ne l’est pas et l’enquête va mouliner tout le week-end. »

Les RG et des membres du gouvernement Raffarin ?

Les déclarations de Luc Ferry pointent certes du doigt un ministre accusé de pédophilie mais aussi des responsables politiques qui, mis au courant d’un crime, auraient choisi de ne pas le dénoncer. L’ambassadeur et le consul de France au Maroc de l’époque devraient être logiquement entendus, tout comme les autorités policières marocaines. Par ailleurs, toujours selon France-Soir, citant une source policière anonyme, « Je pense que les faits allégués ne sont pas si anciens que ça. C’est sans doute ce qui a fait que cette enquête va vite et qu’on auditionne le plus rapidement possible ». Luc Ferry a dit par la suite qu’il avait eu connaissance des faits « bien après » qu’ils aient eu lieu. Est-ce la réalité ? Lors de ses différents passages sur des plateaux de télévision cette semaine, Luc Ferry a parlé de « membres » de son « cabinet », des « autorités au plus haut niveau », un « certain nombre de gens que je ne nommerai pas ».

Bertrand dans le viseur

Qui étaient donc les possibles informateurs du philosophe à l’époque ? Les déclarations de vendredi devant la brigade des mineurs pourraient entraîner l’audition de l’ex-homme fort des RG, Yves Bertrand, qui a officié à la tête de la direction centrale entre 1992 et 2004. Un homme qui a vu passer nombre de secrets d’alcôve dans son coffre-fort. Ce haut fonctionnaire a été fréquemment accusé de colporter des bruits et des ragots sur différentes personnalités. Souvent sous forme de notes blanches, des documents non signés dont se délectaient les ministres mais qui n’engageaient pas la responsabilité de leurs auteurs. Entre 1992 et 2004, il a survécu à tous les changements de gouvernement et à toutes les alternances politiques. Une longévité exceptionnelle qui s’explique par le fait qu’il était le gardien d’un certain nombre de secrets réels ou supposés.

Comme le rappelle Sud-Ouest, aujourd’hui à la retraite, Yves Bertrand a été invité à deux reprises en 2008 et 2009 par les animateurs de l’émission de RMC « Les Grandes Gueules ». Il avait cité la « pédophilie supposée d’un ministre dans les années 80 ». Le patron des RG affirmait avoir averti verbalement sa hiérarchie. Sans résultat.

« Pourtant, cette information ne m’avait pas été fournie par n’importe qui. Il s’agissait de deux magistrats qui n’étaient pas saisis de l’affaire », avait-il alors affirmé. Le personnage mentionné par Yves Bertrand est-il le même que celui évoqué par Luc Ferry ? Ce n’est pas certain. Les premières déclarations du philosophe laissaient entendre qu’il appartenait à un gouvernement assez récent. Le lendemain, est-ce pour brouiller les pistes, Luc Ferry a précisé que cela s’était passé bien avant les années 2000. Si tel est le cas, les faits, à supposer qu’ils fussent réels, seraient sans doute prescrits du fait de leur ancienneté. Dans le climat actuel marqué par les affaires DSK et Tron, il est difficile de balayer ces accusations d’un revers de main. La police judiciaire dispose sans doute des moyens de vérifier leur crédibilité. À l’origine de ces révélations à la suite de confidences recueillies au Maroc, Le Figaro Magazine assure que le ministre aurait été interpellé il y a quelques années lors d’une descente nocturne de police. À l’intérieur d’une villa de Marrakech, des adultes auraient été surpris en compagnie de jeunes garçons dans des postures sans aucune ambiguïté. Le ministre aurait été libéré et embarqué immédiatement dans un avion à destination de Paris après l’intervention du consulat de France. Si c’est vrai, l’affaire a forcément laissé des traces. Au sein des services administratifs des deux pays, mais aussi chez les personnes conviées à cette soirée ou spectatrice de l’intervention inopinée des forces de l’ordre.

Contacté par Le Figaro, Yves Bertrand, déclare toutefois : « Je n’ai rien à voir avec cette histoire. Je ne connais pas Luc Ferry. Qu’il prenne ses responsabilités au lieu de se défausser

Closer croit savoir

Le magazine Closer paru ce week-end va plus loin, et donne des infos qui permettent de trouver très vite le nom. L’hebdomadaire, sans citer la personne, publie un de ses postes dans un gouvernement et donne un détail sur son ex compagne. C’est page 26 dans le numéro 312 de Closer paru ce samedi. Chrétienté-info donne également des informations, que nous avions mentionnées hier.

Cela étant, la rumeur évoquant un autre ministre reste toujours d’actualité. Lequel réclame toujours « que la lumière soit faite« .

Parallèlement, deux ONG marocaines de protection de l´enfance ont annoncé leur intention de porter plainte contre X, au Maroc et en France.

Thierry Desjardin s’incline face à l’omerta

Le blog de Thierry Desjardin, le premier à mentionner l’identité présumée du ministre auquel Luc Ferry faisait vraisemblablement référence, a fait l’objet de menaces immédiates de la part de l’avocat de cet ancien ministre. A la place de l’article (dont il n’est pas difficile de trouver le cache google), le message suivant : « Depuis sa création, ce modeste blog souhaite permettre à chacun de pouvoir s’exprimer en toute liberté. Jamais aucun commentaire –même déplaisant- n’a été supprimé.
Hier, quelques lignes ont provoqué des réactions d’une violence inattendue, un déferlement d’accusations visant des personnalités qui n’ont aucun rapport avec le sujet abordé et une mise en demeure de l’avocat de la personne évoquée.
Ces quelques lignes ont donc été supprimées afin de garder un minimum de sérénité à ce blog. »


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