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X-Men First Class : un film gay friendly

Par Katchoo86

Hier soir, je suis allée voir X-Men First Class et je me suis régalée, parce que ce film correspond idéalement à ce que j’ai envie de voir à l’écran concernant le thème des super héros au cinéma. Bien sûr, il est loin d’être parfait, on voit peut être un peu trop de mutants à l’écran et du coup ils ne sont pas tous développés comme ils devraient l’être. Mais dans le fond je rejoins totalement la critique de mon petit voisin Woulfo sur Comics Blog, ce film est un dosage intelligent d’émotion d’action et d’humour, il a même réussi à me faire verser ma petite larme c’est pour vous dire.

Mais au delà de sa trame qui reste quand même très classique pour un film de super héros parce qu’il se déroule presque toujours de la manière suivante : présentation des personnages  moteurs et de l’enjeu, recrutement de l’équipe et entrainement de celle-ci,  puis mise à l’épreuve finale face à cet enjeu (entrainant perte et déception d’une part et affirmation des idéaux de l’autre, bref le positionnement idéologique et du coup héroïque de tous les personnages), un fil conducteur m’a grandement interpellé dans le film de Matthew Vaughn.

X-Men First Class : un film gay friendly

Pour vivre heureux, vivons cachés ?

Je n’apprendrai rien à personne en disant qu’un des messages d’X-Men porte sur la persécution des minorités mais aussi sur l’acceptation de soi et des autres par rapport à sa différence. Il y a une phrase qui revient régulièrement dans X-Men First Class, c’est « Mutants et fiers de l’être ». Ce slogan bien qu’un peu facile fait bien sûr référence au « Proud to be gay » lancé depuis les évènements de Stonewall en 1969. Et nous allons voir que dans ce film les références à l’homosexualité sont nombreuses, et ce n’est sûrement pas un hasard.

Dans ce film, deux visions s’opposent : celle de la honte d’être un mutant, sentiment ressenti par la plupart des jeunes recrues (Hank McKoy), de la difficulté de vivre parmi les gens normaux en cachant sa vrai nature (Angel Salvadore) et d’un autre côté celle de la visibilité totalement assumée et employée comme une arme de revendication (Magneto). Entre ces deux approches se trouve Mystique et son personnage est d’autant plus intéressant que son pouvoir permet de montrer à quel point en réalité les homosexuels sont capables de se fondre dans la masse si ils le désirent, et de se « transformer » en hétéro.
Au final Mystique qui aura trouvé son vrai mentor en Magneto arrêtera de feindre la normalité en prenant forme humaine, et on verra par la suite dans les autres films qu’elle se transforme uniquement à des fins bien précis, comme lorsqu’un homo fait semblant d’être hétéro lors d’un entretien d’embauche, ou envers l’administration, l’armée etc…

Une des scènes flagrantes est également celle de l’outing de McKoy par Xavier alors que le jeune mutant faisait tout pour cacher sa différence aux yeux de son employeur. Pour Xavier, le fait d’être un mutant ne semble pas être un problème car il ne souffre pas directement de la visibilité de son pouvoir.  Il se considère donc comme une personne normale et devient hypocrite lorsqu’il demande à Mystique de cacher sa vraie nature. C’est d’ailleurs ce qui causera en quelque sorte sa perte.

X-Men First Class : un film gay friendly

Lorsque McKoy cherche à trouver un antidote pour se soigner de sa condition de mutant, il espère changer son aspect physique, s’hétéronormer en quelque sorte. Il ne compte pas faire disparaitre ses pouvoirs. Mais cette solution radicale fait aussi écho aux différentes églises et mouvements idéologiques douteux qui tentent de « soigner » l’homosexualité par la force physique ou mentale.

Toutes les idées véhiculées dans ce film, ou plutôt la manière dont elles sont véhiculées me confortent dans l’idée que Brian Singer a intelligemment apporté son expérience et son vécu sur le scénario. Je vous rappelle que Singer est homosexuel et juif (c’est aussi un enfant adopté), il appartient donc a une double communauté victime des persécutions les plus horribles que l’humanité ai pu commettre dans notre histoire. La fameuse scène d’introduction d’X-Men qui est d’ailleurs reprise ici et développée est le point d’ancrage d’une trame basée sur la quête de l’identité et de la (re)construction du moi. La perte de la mère comme début du basculement vers le côté obscur m’a fait penser à un certain Anakin sur Tatooine, mais ça c’est encore une autre histoire !

Donc si on regarde X-Men First Class de ce point de vue (ce qui est très facile pour moi j’en conviens), cela donne au film une toute autre dimension que celle plus évidente du film de super héros classique avec ses codes, ses combats et ses moments épiques. Sous cet aspect là, le film remplit bien naturellement son contrat, mais pour moi les allusions me paraissaient tellement flagrantes qu’X-Men First Class est sans doute le film le plus gay friendly de l’année.


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