Nos précédentes enquêtes ont montré l’inquiétude croissante du corps électoral devant la situation des finances de l’Etat. La montée des déficits et la façon d’y remédier occupent une place majeure dans les préoccupations des Français.
Les collectivités locales, dont les dépenses continuent leur progression rapide, ne sont pas épargnées par cette aspiration à une gestion plus rigoureuse. Le dernier sondage de l’Ifop pour l’Observatoire de la fiscalité et des finances publiques est sans ambiguïté : sept Français sur 10 considèrent que les collectivités territoriales ne font pas les efforts nécessaires à la maîtrise de leurs dépenses et du niveau des impôts locaux.
Il s’agit d’un constat que l’on retrouve dans toutes les strates de la population, groupes d’âge, régions, catégories socioprofessionnelles. Deux critères d’analyse jouent cependant un rôle particulier
- Les préférences politiques : la gauche est moins sévère pour la gestion de collectivités souvent aux mains de ses représentants. Avec tout de même 58 % pour penser qu’on peut faire mieux. A droite, c’est beaucoup plus tranché : 82 % trouvent les efforts de rigueur insuffisants. A noter que sur ce terrain, les électeurs centristes sont proches des électeurs de droite.
- Le statut socioprofessionnel : deux agents publics sur trois regrettent ce laxisme, ce qui est le cas de trois salariés du privé sur quatre et de quatre indépendants sur cinq.
Ce sentiment d’une dérive dans les finances locales fournit à l’opinion une nouvelle occasion d’exprimer son aspiration à davantage de démocratie participative. Pour 78 %, toute hausse d’impôts locaux d’un montant de 5 % ou davantage devrait faire l’objet d’une consultation par référendum des intéressés avant de devenir effective.
Rappelons qu’au niveau national, deux Français sur trois se disent favorables à un référendum d’initiative populaire sur la maîtrise des finances publiques.
La volonté d’être consulté avant toute hausse significative des impôts locaux est une aspiration largement majoritaire dans toutes les couches de la population.
On retrouve ces aspirations à plus de rigueur – un mot qui fait peur aux politiciens, mais pas aux électeurs - dans la critique du système des subventions de l’Etat aux collectivités : plus on dépense, plus on reçoit d’aides. Les Français perçoivent ce qu’il y a de pervers dans le message que l’Etat envoie ainsi aux gestionnaires locaux, encourageant les plus dépensiers à persévérer dans leur laxisme.
Gageons que sur ces problèmes de gestion des finances publiques à tous les niveaux, les Français attendront beaucoup de la campagne présidentielle. Le candidat qui saura le mieux leur donner confiance en son aptitude à y mettre bon ordre disposera d’un avantage incontestable.
Article repris du Cri du Contribuable avec l’aimable autorisation de Roman Bernard