Peut-être étiez-vous au fond d'une grotte? Peut-être étiez-vous au fin fond de la Creuse, dans un hameau coupé de tout : pas de téléphone, pas d'internet, pas de presse, pas de radio? Peut-être étiez-vous dans l'espace, sur la lune? Dans tous les cas, si vous étiez, hier, en France, avec un ou plusieurs moyens de communications à proximité, vous n'avez pas pu passer à coté de THE actualité : DSK a plaidé non coupable. Voui voui c'est de la nouvelle toute fraîche, genre on ne nous rabat pas les oreilles depuis le début de l'affaire sur le fait qu'il plaidera non coupable. Depuis dimanche c'est le déluge : reportage sur son avocat, remise à jour des faits, inventions de toutes pièces... Tout y est passé!
Et comme l'a très justement souligné Martin Vidberg dans son dessin d'hier, le traitement de cette affaire s'est donc résumé à :
- DSK plaidera non coupable
- DSK plaide non coupable
- DSK a plaidé non coupable
Voilà donc ce qu'est le traitement en temps réel! Attention, pas le traitement de l'info juste le traitement en temps réel... Parce que pour le fond il faudra repasser. Dans la mesure où de nombreux éléments restent à ce jour inconnus, on est toujours dans la technique du "je comble comme je peux : quantité ne veut pas dire qualité." Libé, dans son minute par minute, relayait même des tweets. Je m'interroge réellement, dans ces conditions, sur ce qu'est le journalisme?! Effectivement les tweets étaient visiblement ceux de leurs correspondants : mais est-ce que l'on peut vraiment faire de l'info sans aucune prise de recul et en diffusant, sur le vif, des messages limités en nombre de caractères?
Dans son billet d'hier matin, Sophia Aram explique qu'elle a la conviction qu'une trop grande exposition aux flots d'informations de l'affaire DSK peut rendre fou. Elle souligne, très justement, les dérives des politiques et les dérives journalistiques. C'est drôle, caustique et tellement vrai :
Aphatite virale par franceinter
Comme je l'ai souligné la semaine dernière, cette affaire (et d'autres) ont au moins l'intérêt de souligner le machisme en politique. Le JDD a fait un papier assez intéressant sur le sexisme ordinaire à l'Assemblée mais comme le souligne Olympe dans son dernier billet : est-ce qu'il restera quelque chose de ce soufflé médiatique? Il faut espérer que oui!
Pour la suite des aventures, RDV le 18 juillet! Il s'agit de la date de la première audience.