Le développement de ce nouveau médicament, vemurafenib, pourrait permettre une réduction du risque de progression de la maladie et une très grande amélioration de la survie globale à court terme. Si comme tous les médicaments, il y a quelques effets secondaires associés, précise cette étude, si le médicament ne permet pas de guérir mais ralentit la maladie, en revanche, 18% des personnes prenant ce médicament pourraient voir leur tumeur éliminée par une simple intervention chirurgicale. Des résultats présentés au Congrès annuel de l'ASCO et publiés dans l'édition du 5 juin du New England Journal of Medicine.
Ainsi, à six mois, 84% de des patients sous vemurafenib étaient encore en vie, comparativement à 64% de ceux qui prenaient de la dacarbazine. La survie moyenne avec vemurafenib a été estimée à 5,3 mois, comparativement à 1,6 mois avec la dacarbazine.
Ces résultats représentent une avancée importante dans le traitement du cancer de la peau, hors mélanome, car ce nouveau médicament montre des résultats prometteurs dans le ralentissement de la progression du mélanome déjà propagé sur d'autres parties du corps. Cette étude menée par des chercheurs du Memorial Sloan-Kettering Cancer Center de New York et autres centres de recherche aux États-Unis, en Europe et en Australie a été financé par Hoffmann-La Roche, le fabricant de vemurafenib.
Le principe de Vemurafenib est d'inhiber l'action de l'enzyme BRAF: Il s'agit d'un essai contrôlé randomisé qui a été mené sur des mélanomes, métastatiques, avec un mauvais pronostic estimé de 8 à 18 mois après le diagnostic. Au Royaume-Uni et aux États-Unis, la chimiothérapie par dacarbazine est le seul médicament autorisé pour le traitement de cette forme de mélanome de stade IV. Cette étude a donc inclus des patients dont le cancer en était au stade juste en dessous (stade IIIC). 40 à 60% de ces mélanomes sont porteurs de mutations du gène BRAF. Ces mutations entraînent une activité permanente de BRAF qui contribue à une division cellulaire incontrôlée des cellules cancéreuses.
L'étude a été menée sur 675 patients adultes randomisés pour recevoir soit la dacarbazine administrée par voie intraveineuse à une dose de 1.000 mg par mètre carré de surface corporelle toutes les trois semaines soit vemurafenib donné par voie orale à raison de 960mg deux fois par jour. À 6 mois, 84% des patients prenant vemurafenib étaient encore en vie, comparativement à 64% dans le groupe dacarbazine. Vemurafenib a réduit le risque de décès pendant l'étude de 63% par rapport à la dacarbazine (HR: 0,37, IC: 95% de 0,26 à 0,55). La moyenne (médiane) de survie dans le groupe vemurafenib a été estimée à 5,3 mois, comparativement à 1,6 mois avec la dacarbazine. Vemurafenib a permis de réduire le risque de progression de la tumeur de 74% (HR: 0,26, IC: 95% 0,20 à 0,33).
En raison de l'amélioration des résultats avec vemurafenib, les patients de l'étude recevant la dacarbazine ont été traités avec vemurafenib.
Les chercheurs concluent donc à une efficacité élevée de vemurafenib sur la survie globale et l'arrêt de progression chez les patients atteints de mélanome à mutation du gène BRAF. Ils suggèrent que d'autres recherches pourraient examiner les effets de la combinaison vemurafenib avec d'autres traitements.
Source:The New England Journal of Medicine, June 5 2011 10.1056/NEJMoa1103782Improved Survival with Vemurafenib in Melanoma with BRAF V600E Mutation.
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