Le retour à la maison a été clair pour nous dès que nous avons franchi les portes du service Arc-en-ciel de Jeanne de Flandre. C'est le dernier service avant la sortie, la dernière ligne droite. Mais pas la partie la plus courte du séjour nous a-t-on prévenu. Ici il va falloir que la Clochette gagne en autonomie (réussir à téter pour se passer des gavages et prendre du poids ; réussir à ne plus faire sonner cette satanée machine avec les bradycardies et autres) et que nous aussi nous gagnions en autonomie pour prendre notre place de parents. Devenir parent est finalement la partie la plus simple, sur laquelle nous avons du contrôle. Dans ce service nous avons notre propre box dans un premier temps, ensuite nous aurons une chambre dans laquelle je pourrais dormir (je dormirai une nuit sur deux les 2 dernières semaines). Nous donnons le bain seul, nous l'habillons, nous la prenons dans nos bras quand nous le désirons (il n'y a plus beaucoup de fils), nous la changeons… L'équipe soignante est toujours présente mais se fait de plus en plus discrète. Un cahier sert à noter nos observations la journée et la confiance s'installe, tout simplement. Des réunions sont organisées dans le service, elles sont appelées "préparation à la sortie" et sont destinées aux parents dont les enfants sortiront prochainement. J'assisterai à deux d'entre elles, elles serviront déjà à me rendre compte de mes lacunes et me permettront de poser toutes les questions. Et nous savons également que si l'équipe est discrète elle est néanmoins disponibles pour discuter, amorcer un dialogue ou répondre à nos interrogations. Notre devenir parents se fera également aux travers de matinée shopping, nous n'avons encore rien prévu pour notre Clochette, il nous faut tout de A à Z. Ça aussi contribuera à nous aider au retour à la maison, à nous projeter dans notre chez nous avec notre bébé. Choisir les meubles de la chambre, la tapisserie, la déco, les vêtements et le matériel. Nous sommes restés un mois dans ce service. La clochette a suivi son bonhomme de chemin, la machine s'est éloignée. Elle sonnait de moins en moins, les exceptions étaient des électrodes qui se décollaient ; on se surprenait à oublier de rebrancher notre fille après le bain, nous aussi donc nous nous en détachions... Elle a su téter correctement et nous avions pu faire des journées tests où elle ne prenait que le sein et rien d'autre et tout se passait bien. Elle a quand même eu des compléments à prendre pour grossir un peu mais nous étions prévenus dès le départ que nous n'allions pas sortir de là avec un bébé de 3kg500. Le jour du départ, la balance annonçait 1944 grammes.
J'ai vraiment le sentiment aujourd'hui que le jour du départ était une passation de relais, comme si l'équipe soignante, après nous avoir observés pendant ce mois, nous disait "c'est bon, on vous fait confiance à tous, bébé va bien, vous êtes de bons parents, allez vivre votre vie, vous n'avez plus besoin de nous". Le numéro du service est resté longtemps dans mes contacts sur le portable, je crois qu'au final je n'ai appelé qu'une seule fois… mais je savais que je pouvais les appeler en cas de besoin. Nous avons été suivi par la PMI de l'hôpital, les rendez-vous étaient très réguliers au début et la pédiatre très compétente. Et en dehors de ses rendez-vous nous avions également les rendez-vous réguliers chez notre médecin de famille.
Pour conclure je voulais juste ajouter quelques éléments qui font que notre cas fut particulier. J'ai pas eu de stress particulier à la sortie en fait… je me savais bien préparée et bien entourée, ça faisait déjà deux mois que j'étais maman. Je ne suis pas sûre que les mamans primi qui sortent de la maternité au bout de 4/5 jours aient autant le sentiment d'être prête. Et si tu me connais dans la vraie vie tu sais que je ne suis pas facilement stressée non plus, c'est comme ça, je suis (souvent) tranquille, cool comme on dit. Et remarque faut bien, je vis avec un spécimen aux antipodes... Notre chance, dans tout ça, c'est également que notre fille sortait sans appareil, avec un traitement pour la prise de poids assez simple, il n'y avait pas de consigne particulière à suivre. Nous n'avons pas eu peur de l'extérieur, des infections par exemple qu'elle aurait pu attraper… nous n'avons jamais tenté le diable mais nous ne l'avons pas surprotégée non plus, on l'a juste traitée comme notre bébé, un bébé comme les autres, parce que c'est ce qu'elle était devenue après deux mois de vie. Juste un peu toute petite au regard des autres mais ça c'est une autre histoire !
Mes posts précédents sur le service Arc-en-ciel ici et là, le retour à la maison par ici. Et si toi aussi tu as envie de partager ton retour à la maison avec ton bébé, préma ou pas, n'hésite pas !