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GROSSESSE: Les ANTIÉPILEPTIQUES associés au risque de malformations congénitales majeures – The Lancet Neurology

Publié le 07 juin 2011 par Santelog @santelog

GROSSESSE: Les ANTIÉPILEPTIQUES associés au risque de malformations congénitales majeures – The Lancet NeurologyCette étude du Karolinska Institutet (Suède) menée sur 4.000 grossesses, révèle que les femmes enceintes souffrant d'épilepsie qui prennent de fortes doses d'antiépileptiques pour maîtriser les crises sont tout particulièrement à risque d'avoir un bébé avec malformations congénitales. Si les antiépileptiques sont déjà connus pour être liés à un risque accru de malformations congénitales, cette étude révèle que certains médicaments sont plus à risque que d'autres, que la dose prescrite entre également en ligne de compte et qu'en tout état de cause, il convient dans ce cas, de prendre une décision thérapeutique éclairée, afin de réduire au minimum les risques pour la mère et le bébé. Un bilan publié dans l'édition du 6 juin du Neurology.


L'étude a suivi 4.000 grossesses exposées à 4 antiépileptiques courants: carbamazépine, lamotrigine, acide valproïque et phénobarbital. Les chercheurs ont mesuré le taux de malformations congénitales chez ces femmes enceintes exposées à différentes doses de médicaments contre l'épilepsie. Ils constatent que, dans l'ensemble, des problèmes majeurs sont identifiés chez 6% des bébés à l'âge d'1 an. Le risque augmente avec les doses d'antiépileptique, et certains antiépileptiques sont associés à un risque plus élevé que d'autres.


Certes, les antiépileptiques sont déjà connus pour être liés à un risque accru de malformations congénitales. Toutefois, les femmes enceintes atteintes d'épilepsie ont généralement besoin de poursuivre leur traitement, une crise d'épilepsie pendant la grossesse pouvant avoir des conséquences graves pour la mère et l'enfant. Les femmes qui prennent des antiépileptiques et qui songent à avoir des enfants doivent donc en discuter avec leur médecin pour aboutir à la meilleure décision thérapeutique pour la mère et son enfant.


L'étude Eurap a été réalisée par ces chercheurs du Karolinska avec d'autres centres de recherche en Europe et en Australie et avec le soutien des laboratoires Eisai, GlaxoSmithKline, Janssen-Cilag, Novartis, Pfizer, Sanofi-Aventis, UCB, ainsi qu'un certain nombre de fondations. Cette étude de cohorte prospectivea examiné comment différents antiépileptiques à différentes doses lors de la grossesse, influaient sur le de malformations congénitales.


Différents antiépileptiques à différentes doses: Sur les 14.461 grossesses enregistrées en juin 2010, 4.540 ont été jugées admissibles, les grossesses étaient exposées à la carbamazépine (1.402), à la lamotrigine (1.280), à l'acide valproïque (Dépakine) (1.010), et 217 au phénobarbital. Les doses reçues ont été classées:


• la carbamazépine: moins de 400 mg par jour, 400 mg à 1000 mg par jour en vertu, soit 1000 mg par jour ou plus


• lamotrigine: moins de 300 mg par jour, ou 300 mg ou plus par jour


• phénobarbital: moins de 150 mg par jour, ou 150 mg ou plus par jour


• l'acide valproïque: moins de 700 mg par jour, 700 mg à 1500 mg par jour en vertu, ou 1.500 mg ou plus par jour


Les chercheurs se sont intéressés à la prévalence des malformations congénitales majeures détectées 12 mois après la naissance. Dans leurs analyses, les chercheurs ont tenu compte de 10 autres facteurs qui pouvaient influer sur le risque de malformations congénitales, notamment des malformations congénitales dans l'histoire familiale, la survenue de crises pendant la grossesse, le type d'épilepsie et l'âge de la mère.


Des résultats riches d'enseignement: Sur les 3.909 grossesses finalement analysés, 67% (2.625) se sont déroulées sans crise.


·   6% ont été touchées par des malformations congénitales de l'enfant.


·   Les femmes avec antécédents familiaux de malformations congénitales majeures étaient 4 fois plus susceptibles d'avoir un enfant avec une maformation congénitale.


·   la prise de doses plus élevées de l'un des quatre antiépileptiques au moment de la conception est associée à un risque accru de malformations chez le fœtus par rapport à la prise d'une dosemoins élevée.


·   Les taux de malformation les plus faibles à un an sont identifiés chez les femmes prenant moins de 300 mg par jour de lamotrigine (2% [17 événements], IC: 95% de 1,19% à 3,24%) ou moins de 400 mg par jour de carbamazépine (3,4 % [5 événements], IC: 95% 1,11% à 7,71%).


·   Les taux les plus élevés ont été observés chez les femmes prenant 1500 mg ou plus d'acide valproïque quotidiennement (24,2% [24 événements], IC: 95% de 16,19 à 33,89), et 150 mg ou plus de phénobarbital par jour (13,7% [7 événements], IC: 95 % de 5,70% à 26,26%).


·   L'acide valproïque et le phénobarbital à toutes les doses sont associés à un risque accru de malformations par rapport à la lamotrigine seule à des doses inférieures à 300 mg par jour.


·   La carbamazépine à des doses supérieures à 400 mg par jour est associée à un risque accru de malformations par rapport à la lamotrigine seule à des doses inférieures à 300 mg par jour.


Les chercheurs concluent donc que le risque de malformations congénitales majeures est influencé non seulement par type de médicament anti-épileptique, mais également la dose ainsi que par d'autres facteurs. Des résultats à prendre impérativement en compte lors de la décision de traitement de l'épilepsie chez les femmes en âge de procréer.


Source: The Lancet Neurology, June 6 2011 (early online publication) : Dose-dependent risk of malformations with antiepileptic drugs: an analysis of data from the EURAP epilepsy and pregnancy registry. (Visuel NIH, vignette NHS)


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