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t’as raison, gros…

Publié le 07 juin 2011 par Mister Gdec

t’as raison, gros…  Offensive anti-RSA : on aimerait que l’UMP développe autant de fougue pour les dissimulations fiscales ! Mais les pauvres sont certainement plus faciles à atteindre…

 Suite aux déclarations de Mr Wauquiez et d’autres, que l’on croyait enterrées tant elles ont fait l’unanimité contre elles (hormis la frange la moins modérée de l’UMP bien sûr, chauffée à blanc par la droite dite populaire), Hirsch avait fait savoir tout le mal qu’il pensait de cette polémique, disant combien elle était fondée sur des allégations mensongères et des a priori stigmatisants, preuves à l’appui (ainsi, voir « Le RSA, mode d’emploi »).

 La levée de boucliers à laquelle nous avions assisté sur le sujet n’a pas suffit à la droite dure, qui revient à la charge en la personne du bouledogue Daubresse,  certainement envoyé en mission par Sarkozy pour montrer qu’au centre, tout le monde n’est pas sur la ligne plus humaniste affichée par Borloo et Villepin pour faire la différence. (C’est stratégique, hein !!!).

 Tout cela n’a pas empêché Martin Hirsch, maître d’œuvre du RSA, d’ ironiser sur les six malheureuses petites minutes que l’UMP lui accordera généreusement demain, sur un sujet aussi important pour la survie des plus précaires…

 Voilà ce qu’écrit Martin Hirsch, sur son blog (le texte est presque conforme à l’original, comme vous le constaerez, je me suis juste contenté de corriger les fautes…) :

[…]

6 minutes, c’est rapide sur un sujet qui concerne aujourd’hui, près de deux millions de foyers et qui fait l’objet de tant de contrevérités.

6 minutes, c’est court pour à la fois rétablir quelques vérités, pour rappeler quelques résultats, et pour formuler des propositions pour l’améliorer plutôt que de le détruire. L’OCDE, cet organisme qui n’a pas la réputation d’être un repère de gauchises pro assistanat me laisse un peu plus de temps, en ce début de semaine, pour aller expliquer le RSA dans une réunion internationale parce que l’OCDE pense que ce que nous avons mis en place peut intéresser d’autres pays. En m’invitant, ils se sont excusés de « croire au RSA » quand en France, ceux qui l’ont voté cherchent à le remettre en cause.

J’ai donc travaillé pour préparer ces six minutes. Avec un peu de chances j’aurais droit de passer un power point (faveur que j’ai sollicitée). j’ai douze diapos, cela fait trente secondes par diapo. SI je n’ai pas le temps de les passer tous, je les mettrai sur ce blog pour une séance de rattrapage.

Au moment où on explique que le RSA est un système qui coûte cher pour être inefficace, les échos lui ont consacré deux articles coup sur coup. L’un pour expliquer que, en 2010, le RSA avait permis à 140 000 foyers de sortir de la pauvreté. L’autre pour démontrer que le RSA avait rapporté de l’argent à l’Etat, près d’un milliard. Il serait d’ailleurs intéressant de savoir où est passé ce milliard, différence entre ce que rapporte la taxe sur les revenus financiers, créée avec le RSA, et les dépenses supplémentaires liées au complément de revenu pour ceux qui travaillent sans parvenir à boucler leurs fins de mois. La question est posée dans l’une de mes diapositives. J’espère que j’aurai le temps de la passer. Car j’ai même quelques suggestions pour que cet argent retrouve sa destination première et bénéficie aux salariés les plus modestes…

je n’aurai pas le temps, dans ces six minutes, de souligner un rapprochement curieux entre deux propositions. Celle, célèbre, qui consiste à imposer 5 heures de travail gratuit à tous les bénéficiaires du RSA sans activité (et peut-être aussi aux autres personnes qui reçoivent un revenu de solidarité?). Celle de rendre le service civique obligatoire pour tous les jeunes (rémunérés 300 euros et non pas 540 euros comme aujourd’hui).

Ce qui est curieux, c’est que d’habitude on rend obligatoire quelque chose quand personne ne veut le faire de manière facultative. On a rendu obligatoire le port de la ceinture de sécurité en voiture, parce qu’il y avait trop d’automobilistes qui ne la bouclaient pas.

Là c’est l’inverse. Le nombre d’allocataires du RSA qui voudraient travailler, qui voudraient avoir un contrat aidé, ou qui voudraient prolonger un contrat aider plutôt que de revenir au chômage au bout de deux ans est énorme. Ils sont volontaires pour travailler. Certes, ils voudraient travailler plus de 5 heures. Ils sont plutôt demandeurs d’un temps complet. On leur explique que cela n’est pas possible, qu’il n’y a pas assez de contrats.

Même problème pour le service civique. Le nombre de jeunes désirant d’eux-mêmes faire leur service civique est bien supérieur au nombre de missions financées pour ces jeunes. Notre problème actuel n’est pas de les forcer à le faire mais de pouvoir répondre  à leur demande.

D’où une proposition simple : avant de rendre obligatoire un travail, une mission, un service, efforçons nous de répondre à la demande spontanée, volontaire.

Je reconnais que le raisonnement est peut-être trop simple. J’avais appliqué le même au moment où le débat faisait rage sur l’obligation qui devrait être faite aux SDF d’aller dans les foyers d’urgence. En participant à des maraudes de nuit, j’avais pu constater que des SDF qui demandaient à pouvoir être hébergés se voyaient opposer un refus faute de place! J’avais alors tiré la sonnette d’alarme et obtenu du Premier ministre qu’on inverse le problème. Que le service public soit obligé de dire oui à toute demande d’hébergement, avant toute autre chose.

Et si cette volonté d’imposer des obligations nouvelles aux citoyens n’était qu’un moyen de masquer des obligations non tenues ?

Tout est dit. Et écrit. Mais comme c’est trop long pour le lecteur pressé, le camarade blogueur Nicolas nous l’a résumé à sa façon :

 «  soit tu travailles obligatoirement et tu gagnes des bricoles en plus soit tu ne fais rien et tu touches moins ! L’UMP dans toute sa splendeur ».

 Il ajoute également que les modalités d’application des belles déclarations de Mr Daubresse gagneraient à être précisées. Je confirme d’autant plus que, travailleur social et directeur de structures d’insertion pendant plusieurs années, je sais trop bien à quel point, et au détriment de beaucoup, les dites structures ont été asphyxiées par la politique sarkozyste, et combien il en reste aujorud’hui bien peu pour mettre en œuvre ce projet ridicule… N’y a-t-il pas d’autres urgences que de demander aux plus fragiles de gagner des clopinettes pour travailler quelques heures par semaine on se demande bien où … à part dans des communes sarkozystes manifestement plus soucieuses de rétablir les chantiers de travail obligatoire que de concourir à la fracture des inégalités sociales ?!

 Mais l’UMP a tout compris : taper sur les pauvres, c’est bien plus facile : ils ont moins de moyens de se défendre…

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