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Buse attack

Publié le 08 juin 2011 par Pierre

Midi trente, en ce dimanche 5 juin 2011 à la Chapelle Saint-Laurent, dans les Deux-Sèvres.

La chaleur est accablante, pas un mètre carré d’ombre, l’herbe est grillée, on entend au loin le cri sinistre des corbeaux assoiffés. Un jeune couple quitte l’église après avoir assisté à l’office dominical, et s’en retourne au domicile familial où un solide apéritif amplement justifié les attend.

Soudain, alors qu’ils marchent d’un pas de plus en plus lourd et trainant, c’est le choc. Madame, puis Monsieur sont violemment percutés sur le sommet de la boîte crânienne par un objet volant non identifié.

Des touffes de feuilles bruissent ci et là dans les arbres mais impossible d’identifier l’ennemi qui s’est déjà évanoui dans les feuillages ; probablement les guette-t-il encore, à l’affut. La nature s’est elle brusquement tue, de crainte de représailles sanglantes. Ne restent, dans ce petit chemin, que trois protagonistes : le prédateur et ses deux victimes.

Buse attack

Le papa au visage ensanglanté prend alors son courage à deux mains et sort son couteau Nontron. Il s’approche d’un pas méfiant mais décidé vers l’arbre au travers duquel il distingue désormais un forme noire, d’au moins un mètre d’envergure, percée en son sommet de deux tâches jaunes brulantes qui le fixent. Effrayé et constatant l’absurdité de son canif face à un tel ennemi, il recule sur ses pas, lâche la perlouse d’angoisse qu’il retenait depuis quelques minutes, puis soudainement crie à sa femme : « vas-y court, on se tire ! ».

La femme, surprise, prend ses jambes à son coup mais trébuche et s’étale de tout son long dans la terre poussiéreuse et caillouteuse de la région. Tandis que Monsieur prolonge son effort frénétiquement, Madame se relève et tente de reprendre sa fuite mais la bête est déjà sur elle, l’agrippe de ses serres puissantes et aiguisées et la frappe violemment au visage à plusieurs reprises.

« Mais est-ce le diable qu’o m’attaquons ? » s’écrit la jeune femme.

Tandis que l’issue fatale semble se profiler, un cycliste alerté par les cris arrive soudainement d’un chemin voisin. Accompagné du Concombre masqué et de Super tomate, installés sur le porte-bagage du vélo, Monsieur Potiron, maire de la Chapelle Saint-Laurent, et ses acolytes se jettent alors sur la bête et, au prix d’un lutte acharnée, arrivent à repousser le monstre ailé car on peut désormais distinguer son genre : c’est un volatile !

Le justicier Potiron se rendait comme tous les midis au café « L’embuscade » pour saluer ses administrés autour d’un ballon de blanc. Ce dimanche midi, il a fait mieux, il a sauvé une vie…

Le mari de la femme sauvagement agressée, témoigne. « Je me rendions à chtio « Pas de la vierge » pour mettre un cierge pour qu’o mouille. Nom d’un chien, cé’t’y pas que la main du diable s’abat sur nous. Ni une ni deux, je sors mon coutia de mon bleu. Par dieu, heureusement que M’sieur le Maire est arrivé à la rescousse. Je revoterais ben pour lui aux municipales ! »


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