L'European Centre for Disease Prevention and Control (ECDC) annonce au 7 juin, près de 2.500 cas d'infection par la bactérie E. coli STEC O104: H4, dont 674 cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU). La plupart des cas ont été identifiés en Allemagne, les autres pays européens comptent aujourd'hui près de 80 cas identifiés. Au total, les derniers chiffres officiels annoncent 25 décès. En France, au 7 juin, l'Institut de veille sanitaire annonce 13 cas de diarrhée sanglante, aucun cas de SHU et un premier cas confirmé. La Suède etle Canada signalent également, une augmentation significative du nombre de patients atteints de SHU causé par la bactérie STEC.
L'infection cible prioritairement les adultes (86 % sont des personnes atteintes sont âgées de 18 ans et plus), majoritairement des femmes (67 %).
Les derniers résultats de laboratoire confirment le sérogroupe STEC O104: H4 (Stx2-POSITIFS, eae-négative, hly négatif, BLSE, aat, agressif, aap) et aurait identifié les souches épidémiques responsables en Allemagne mais aussi en Suède. La source de l'épidémie est toujours sous enquête, mais les aliments contaminés semblent toujours la cause la plus probable de l'infection. La plupart des cas ont des antécédents de voyage dans le Nord de l'Allemagne.
Un diagnostic aujourd'hui possible en moins de 3 heures: Le Beijing Genomics Institute (BGI) en liaison avec le Centre médical universitaire de Hambourg a achevé le séquençage complet du génome de E. coli O104: Des scientifiques de Shenzhen (Chine) ont travaillé, dans le monde entier, sur les séquences génomiques des souches E. coliO104 pour aboutir à une 3ème version du génome, qui rectifie les erreurs de la précédente et qui va permettre de créer des kits de diagnostic pour une identification rapide de la bactérie. Ce nouvel assemblage montrerait que la souche porte des gènes responsables de deux types d'E. coli pathogènes: E. coli entéro (CEEA) et de E. coli entérohémorragique (EHEC).
Les chercheurs ont aujourd'hui mis au point un protocole par PCR de diagnostic pour l'identification rapide de la souche avec un diagnostic qui peut être obtenu dans les 2-3 heures suivant la réception de l'échantillon.
En Allemagne, une légère diminution du nombre de cas est annoncée par le Robert Koch Institute. L'Institut en est à sa 3ème étude épidémiologique étudiant la consommation d'ingrédients de la salade, comme facteur de risque possible.
En France, à ce jour, 13 cas de diarrhée sanglante chez des personnes ayant séjourné ou résidant en Allemagne dans les 15 jours précédant leurs symptômes ont été signalés par les ARS à l'InVS : une touriste allemande qui était en France au moment de l'apparition des symptômes, 2 français résidant en Allemagne et 10 français ayant séjourné en Allemagne en mai 2011. A ce jour, aucun cas de SHU n'a été identifié. Parmi les 13 cas :
· 1 cas est confirmé microbiologiquement;
· 1 cas est probable et des analyses microbiologiques supplémentaires sont en cour pour le confirmer ;
· 4 cas ont été exclus suite aux résultats microbiologiques négatifs ;
· 7 cas sont en cours d'analyses microbiologiques.
“Toutes les pousses fraîches” sont soupçonnées: L'Institut fédéral pour l'évaluation des risques (BfR) suggère que toutes les pousses fraîches souvent insérées dans les sandwiches ou les salades comme les germes de soja, de haricot mungo, de luzerne, de lentilles, radis, petits pois, haricots et ail sont actuellement sous surveillance. Les autorités sanitaires rappellent que si ces bactéries peuvent être insensibles à un milieu acide, au froid voire à la congélation et à la déshydratation, en chauffant à ébullition au moins deux minutes à une température de 70 ° C, les bactéries EHEC sont bien éliminées.
Sources: ECDC (Visuel) “Outbreak of Shiga toxin-producing E. coli in Germany (7 June 2011, 11:00)”, Beijing Genomics Institute, Robert Koch Institute, Bundesinstitut für Risikobewertung (BfR)
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