Le journaliste américain Leonard Levitt, spécialiste du milieu policier New Yorkais jette le trouble en évoquant sur son blog "les french connections" du patron de la police de New York. Levitt souligne les relations étroites nouées par le patron du NYPD (en photo) avec Nicolas Sarkozy lorsque celui-ci était ministre de l'intérieur. LePoint.fr fait également état d'une rencontre à New York, deux jours après l'arrestation de DSK, entre le procureur en charge de l'affaire, Cyrus Vance et le procureur de Paris, Jean-Claude Marin considéré comme proche de l'Elysée.
A l’évocation de ces liaisons troublantes revient immédiatement l’image de Nicolas Sarkozy quand le nouveau président de la république s’adonnait encore au jogging, Ray-ban police sur le visage et t-shirt frappé du sigle New-York Police Department (NYPD).
Un t-shirt offert par la police de New-York. Sans doute en mains propres par Ray Kelly, le francophile patron du NYPD dont les services ont été aussi efficaces que bavards dans l’affaire DSK.
L’Express et Le Point rappellent que Ray Kelly connaît bien la France pour y avoir effectué de nombreux voyages notamment au siège d’Interpol à Lyon, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. A ce titre, il aurait rencontré le trouble Alain Bauer autoproclamé criminologue et spécialiste de la sécurité avant de s'attacher ses services. En fait franc-maçon influent, ancien grand maître national du Grand Orient Alain Bauer se sert allégrement de ses relations pour vendre ses services à l’Etat ou à des collectivités aussi bien de gauche que de droite.
Homme de réseau Alain Bauer est suspecté d’avoir joué les intermédiaires et mis en relation Kelly avec le ministre de l’intérieur d’alors, un certain Nicolas Sarkozy, à moins que ce ne soit l'inverse. On est à cette période en pleine paranoïa dans la lutte anti-terrorisme.
Toujours est-il qu'en 2006, le patron du NYPD est décoré de la légion d’honneur par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur lors d’une cérémonie au consulat de France à New- York.
En juin 2010, le voyage se fait en sens inverse. C'est Ray Kelly qui se rend à l'Elysée pour voir Nicolas Sarkozy remettre le même hochet à leur ami commun, Alain Bauer.
Ray Kelly n'est pas un paisible sexagénaire. Ancien colonel des Marines et vétéran de la guerre du Vietnam, il a été le patron des douanes américaines sous Bill Clinton avant d'être propulsé patron de la police de New York par le maire de la ville, quelques mois après les attentats du 11 septembre. Estimant que le gouvernement fédéral et le FBI ont failli, il se distingue en créant un service spécialisé dans la lutte antiterroriste au sein du NYPD.
Sans parler de machination, il paraît peu probable que dans le cas d'une affaire de l'importance de celle de DSK, le téléphone n'ait pas chauffé entre Ray Kelly et les autorités françaises.
La consigne de silence donnée à doite par l'Elysée a pour une fois rencontré un succès étonnant. Il est vrai que ce qui ressemble à des fuites soigneusement orchestrées vers les médias, dès l'arrestation de DSK, ainsi que des mises en scène offrant des images dégradantes de l'ancien patron du FMI ont été suffisantes.
Le blogueur Pierre Peyrard relève que, sur Europe 1 le 8 juin, Claude Guéant a jugé utile de préciser que l'Elysée n'avait pas été averti "avant" l'arrestation de DSK. Ce faisant le ministre n'écarte pas la possibilité de conversations "après". On prête d'ailleurs à Ray Kelly la réputation d'être un homme d'échanges de bons services avec les puissants. Qu'en a-t-il été en l'espèce ?
La saga Clearstream a démontré la capacité des plus hautes autorités de l'Etat à se livrer à des manipulations et des barbouzeries croisées. Certes, Dominique de Villepin n'a pas fini pendu à un croc de boucher mais en revanche, force est de constater que DSK a bien essuyé "le feu nucléaire" qui lui était promis dès qu'il serait candidat.