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TIG de luxe

Publié le 10 juin 2011 par Malesherbes

Le Canard enchaîné du 8 juin nous apprend que Luc Ferry a perçu mensuellement chaque mois 4499 euros bruts sans donner une seule heure de cours pendant cette année universitaire 2010-2011. Nous découvrons en même temps que, depuis 1997, il a été déchargé d’enseignement du fait de ses fonctions officielles. Les explications de ce charmant philosophe sont sidérantes :

- Il s’agit là d’une basse vengeance

- C’est la conséquence d’un retard administratif dans la prise en compte de [sa] dispense d’enseignement.

Je ne suis bien sûr pas en mesure d’apprécier la charge de travail constituée par les autres fonctions dont cet universitaire s’est trouvé chargé. Mais je remarque qu’il dispose d’assez de temps libre pour écrire des livres et hanter les plateaux de télévision pour en faire la promotion. Je ne suis donc pas certain que la décharge dont il a pu bénéficier jusqu’ici soit parfaitement justifiée.

Il vient de se trouver victime de la réforme qui a donné aux universités leur autonomie. Jusqu’ici, cette décharge était accordée par le ministère, avec sans doute toute la mansuétude due à l’ancien patron des lieux. Mais désormais, c’est au président de l’université dont dépend cet aimable philosophe qu’il appartient de décider d’une telle dispense. Sa très philosophe Suffisance s’est permis d’ignorer superbement deux courriers de relance à lui adressés les 14 octobre et 15 novembre 2010. Suite à une dernière lettre fort accommodante de Vincent Berger, président de Paris VII, datée du 31 mai, Luc Ferry se déclare prêt à faire cours.

Il effectuera donc peut-être un travail d’intérêt général de luxe : « une douzaine d’interventions de deux heures entre le 15 juin et le 13 juillet ».Il n’échappera à personne que cette période est consacrée aux épreuves de fin de semestre, à des examens de rattrapage ou à des travaux alimentaires. L’assistance des étudiants risque donc d’être plutôt clairsemée.  M. Luc Ferry ferait bien de noter que, si toute peine mérite salaire, tout salaire demande un travail. Les sieurs Ciotti, Wauquiez, Copé et autres, ardents pourfendeurs de l’assistanat, pourraient se pencher sur le cas de ce philosophe en chaise longue, qui a pu percevoir mensuellement le montant de dix RSA sans fournir jusqu’ici quelque contrepartie que ce soit. Je suis tenté de forger un néologisme pour qualifier ce philosophe. Plutôt qu’ami de la sagesse, je l’appellerai philargue, ami de l’oisiveté !


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