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Il faut mettre fin à la Commission Canadienne du Blé

Publié le 11 juin 2011 par Copeau @Contrepoints

Il y a plusieurs années, un libertarien très en vue se tenait devant les micros sur la Colline Parlementaire à Ottawa pour annoncer que « le gouvernement qui gouverne le moins gouverne le mieux. » Beaucoup a été écrit dans les dernières décennies, par nombre d’auteurs fiables, sur le préjudice que les gouvernements causent en se mêlant, en « contrôlant », et en s’ingérant dans la gestion de divers secteurs de l’économie. Pouvons nous nous réjouir, enfin, que le gouvernement gouverne moins ?

La récente élection d’un gouvernement conservateur majoritaire à Ottawa a suscité des inquiétudes chez certains quant à l’avenir de l’agence de marketing connue sous le nom de Commission Canadienne du Blé. La Commission Canadienne du Blé a été initialement conçue comme une mesure de court terme pour aider les fermiers de l’Ouest à survivre à la sécheresse des années précédentes ainsi qu’assurer que l’Angleterre ait accès au blé canadien à des prix abordables pendant et après la deuxième guerre mondiale.

Mais des décennies après sa création, la mesure de court terme existe toujours. Les agriculteurs de l’Ouest sont littéralement contraints par la force à vendre leur blé à la Commission Canadienne du Blé qui vend à son tour ce blé sur les marchés étrangers. Les agriculteurs qui commercialisent leur blé autrement seront passibles d’amendes et de peines de prison.

Liberté pour les fermiers

Récolte du blé
Plusieurs agriculteurs de l’Ouest ont réagi à l’évolution des conditions météorologiques et l’évolution des marchés par la croissance de cultures différentes, y compris , par exemple, certaines variétés de haricots et de lentilles. Ils ont été en mesure de commercialiser leurs produits sur les marchés intérieurs et à l’étranger sans l’implication de l’une ou l’autre agence de commercialisation gérée par le gouvernement. Une grande entreprise de l’agroalimentaire du secteur privé, basée près de Toronto, distribue des paquets de haricots secs et des lentilles avec les mots « Produit du Canada » imprimés sur l’emballage. Certains des agriculteurs ont utilisé internet pour trouver des acheteurs, tant au pays qu’à l’étranger.

Plusieurs fermiers en Colombie Britannique font maintenant pousser des variétés de fruits et de légumes qui étaient inconnues dans cette région il y a 50 ans. Ils vendent, eux aussi, leurs produits indépendamment des agences gouvernementales. Leur stratégie commerciale inclut ainsi un contact direct avec les services achats de grandes chaînes de supermarchés. Plusieurs entreprises de distribution achètent aussi les produits de ces fermiers et les revendent à de gros acheteurs commerciaux. Ceci fournit l’occasion pour de telles compagnies d’agrandir le nombre de variétés des produits qu’elles commercialisent.

Certaines personnes laissent entendre que le gouvernement du Canada et sa nouvelle majorité conservatrice à Ottawa peuvent « réviser » le mandat de la de Commission Canadienne du Blé, ou même fermer l’agence totalement. Des témoignage du secteur agricole au Canada montre que les producteurs du marché de bon sens peuvent réussir à commercialiser leurs produits au pays et à l’étranger. Ce préalable suggère que les grands producteurs de blé de l’Ouest canadien peuvent être en mesure d’évaluer la demande du marché et commercialiser leurs produits de manière indépendante à toute autorité de marketing du gouvernement. Plusieurs de ces agriculteurs ont déjà commercialisé, de façon privée, leurs produits.

Les sociétés de commercialisation et de distribution ont grandement aidé les agriculteurs de haricots et de lentilles à utiliser internet et trouver des marchés pour leurs produits. Ils sont en mesure d’aider les producteurs de blé à petite échelle qui dépendait antérieurement de la Commission Canadienne du Blé pour acheter et revendre leurs produits. Les distributeurs, tels que le groupe Peter Goudas de Toronto, diffusent des paquets d’orge complet et de blé dans les supermarchés. Il devrait être possible aux petits exploitants d’utiliser internet pour prendre contact directement avec ces sociétés de distribution alimentaire et trouver les débouchés possibles pour leurs produits.

Liberté pour tous

Ce n’est pas dans le mandat d’un gouvernement de protéger les intérêts commerciaux des producteurs inefficaces et marginaux contre la légitime libre-concurrence du marché. La General Motors, autrefois puissante, a déclaré faillite en raison d’une concurrence légitime, qui est que les citoyens choisissent d’acheter des produits d’autres fabricants. Lorsque le gouvernement est intervenu pour sauver la General Motors de la liquidation et la reprise possible par un concurrent, il l’a fait sur ​​le dos des acteurs du reste de l’économie qui ont dû absorber le coût d’une telle action.

Le succès sur le marché des producteurs de l’Ouest canadien des fruits et des légumes a été réalisé de façon indépendante d’une planification économique du gouvernement et d’une régulation étatique du marché. Les agriculteurs privés ont déjà montré que certains secteurs de l’agriculture peuvent réellement s’épanouir et réussir leur gestion ou leur commercialisation sans réglementation gouvernementale. L’éventuelle disparition de termes d’un gouvernement et sa Commission canadienne du blé exigent que les producteurs blé suivent l’exemple des agriculteurs qui produisent d’autres types de produits. Il est possible pour une ou plusieurs entreprises privées de remplacer la Commission Canadienne du Blé et, éventuellement, d’acheter ses installations de stockage et son matériel de transport.

De nombreux secteurs de l’économie canadienne sont présentement assujettis à une certaine forme de réglementation gouvernementale, la gestion ou le contrôle. Toute tentative du gouvernement visant à encourager une plus grande liberté du marché doit inclure la fin de la réglementation économique. Bien que cette réglementation puisse prétendre atteindre un but politiquement noble, ses objectifs se concrétisant à court terme peuvent avoir des résultats dramatiques survenant sur ​​le long terme.

Une libéralisation réussie ne peut être atteinte que par la fermeture des agences ou offices de commercialisation ou des tribunaux. Enfin, même si cette fermeture possible peut être un bon départ du gouvernement pour s’extirper de sa voie traditionnelle, la performance de nombreux autres secteurs de l’économie canadienne sont également retenus par des réglementations économiques antédiluviennes et obsolètes.


Article repris depuis Le Québécois Libre avec l’aimable autorisation du site
Traduction : Barem


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