Mexès ‘Il francese’ à Milan

En cette période synonyme d’examens pour les premiers, de vacances pour les seconds ou tout simplement de mercato pour les tifosi du monde, il y a beaucoup de rumeurs qui circulent partout et tout le temps. Il est assez difficile de différencier  dans cette nébuleuse le vrai du faux, le concret de la rumeur, le possible de l’impossible ou le rêve de l’espoir. C’est aussi cela qui fait de cette période de l’année un mélange d’agacement, d’obscurité mais aussi d’effervescence et d’angoisse.

Ibrahimovic était un rêve, il est devenu réalité. Les déclarations d’amour de Dzeko à Milan qui n’auront pas suffit à nous lier. Un défenseur brésilien ayant lamentablement échoué à Porto qui est en passe de devenir le meilleur. Sans oublier, les échecs d’Huntelaar ou Mancini. Que dire de la surprise Robinho. Le mystère de Pato à la signature. L’inextricable transfert de Boateng ou encore le départ de Pirlo. Voilà ce qu’est le mercato, ce qu’est cette phase allant du 1^er juillet au 31 août. C’est pourquoi pendant deux mois, il est permis de rêver voire fantasmer, de croire ou de ne pas croire. Au fond, tout le monde est maitre de ses choix, de ses dires, de ses impressions, des ses sentiments ou même pressentiments. La magie du mercato estivale est qu’en fin de compte personne n’aura eu tord ou raison car l’opacité des affaires qui se trament nous empêchera de savoir la vérité. Histoires de complot, de copinage, de réseaux, d’argent, de préférences, de réunions plus ou moins secrètes autant de choses qui se disent et qui ne peuvent se vérifier. Cependant, rien n’est éternel et si nous ne pouvons pas voir le fond des choses, le haut de l’iceberg est accessible. Le 31 août  à minuit, il y a les faits concrets. Parfois, il ne faut pas attendre aussi longtemps . Ces transactions simples et rapides sont comme une bouffée d’air frais dans ce marasme étouffant. C’est pourquoi, aujourd’hui place à la présentation de notre première recrue Philippe Mexès.

Pour ceux qui ne le sauraient pas Mexès a connu une ascension relativement fulgurante en début de carrière. Après des débuts prometteurs au sein du centre de formation de  Toulouse FC dit le téfécé, il rejoint l’AJ Auxerre de l’emblématique Guy Roux. Ses bonnes performances lui permettent de jouer son premier match de Ligue 1 à seulement 17 ans, le 10 novembre 1999 contre Troyes. Mexès est alors considéré comme un très grand espoir du football français au poste de défenseur central. Il possède toutes les caractéristiques du stoppeur moderne à savoir force, rapidité, jeu de tête… Il impressionne tellement qu’il est sélectionné en équipe de France pour la première fois à seulement 20 ans contre Malte. Une chose rare qu’un défenseur central soit repris en sélection nationale si jeune. Tout le monde se dit que la France tient là un véritable crack et parmi ce monde se cache les grands d’Europe prêts à bondir. Sous les couleurs auxerroises Phillou remporte une coupe de France, néanmoins le club est devenu trop petit pour lui et son ambition.

Mexès décide de quitter le club français pour s’engager à l’AS Roma dans des conditions loin d’être faciles. En effet, ce dernier aurait entériné un contrat avec le club de la capitale italienne sans l’accord d’Auxerre. Les bourguignons accusant alors le défenseur de rupture unilatérale du contrat les liants. Mexès se retrouve  embarqué dans de longues batailles juridico-sportives tout aussi incompréhensibles qu’un mercato milanais. A la suite de jugements, d’appels, de passage à la case Fifa ou encore du Tribunal Arbitral du Sport Mexes se voit infliger une suspension de six semaines avant même d’être un véritable joueur de la Louve. Un transfert tumultueux l’amenant dans le non moins électrique club de la Roma. En effet, le club est en proie à des difficultés financières mais aussi sportives. Cette année là, Capello s’en ira ainsi que Samuel et Emerson. L’ambiance n’est donc pas des plus favorables pour entamer le projet d’une grande carrière internationale. Il n’y aura pas moins de cinq entraineurs en deux ans. Le jeune joueur disputera quand même 28 matchs lors de sa première saison mais le club ne réalise rien de bon. On en parle plus pour ses problèmes économiques ou les travers de ses différents joueurs qu’autre chose. Mexès n’y échappe pas, il se fait remarquer de façon particulièrement mauvaise lors d’un match contre Kiev en Champions League où il donnera plusieurs coups à un adversaire. Cet incident lui vaudra même des matchs de suspensions ainsi qu’un début de réputation de joueur au caractère sulfureux.

Lors de la saison 2005-2006, Kuffour débarque et relègue le français au rang de remplaçant de luxe de la charnière centrale romaine. Cependant, le germano-ghanéen est appelé pour disputer la CAN. Spalletti  titularise le toulousain, ce dernier explose alors littéralement pour devenir l’un des meilleurs défenseurs au pays du Catenaccio , il conduit son équipe à onze victoires consécutives en championnat. Une série permettant aux romains de remonter aux premières places du classement. Il s’impose alors comme l’un des meilleurs à son poste en Italie et en Europe. Lui qui était jusque-là le grand oublié de l’équipe de France est même sélectionné par Domenech pour la Coupe du Monde 2006 alors qu’il n’a même pas joué les qualifications…

Au niveau des trophées c’est les années 2007 et 2008 qui seront les plus glorieuses pour Philippe Mexès. Le joueur mesurant 1 mètre 87, remportera deux Coppa et un Supercoupe d’Italie.  Il décide alors de prolonger son contrat.

En 2011, Mexès arrive à terme de son contrat et après avoir passé sept saisons à Rome, il s’engage avec l’AC Milan. Il était déjà annoncé chez nous depuis quelques années mais la saison précédente la Roma n’avait pas voulu le lâcher  pour nos couleurs. Il francese déclare alors qu’il a choisi le Milan car ce club le fascine. Il avoue ne pas avoir hésité une seule seconde et que l’AC Milan était le seul club pour qui il aurait pu jouer en Italie après la Roma. Malgré, sa grave rupture aux ligaments qui le rendra indisponible jusque début Octobre 2011, le français est très excité à l’idée de porter les couleurs du Diavolo. Il réalise un rêve tout en restant en Italie et évoluant dans le club qui lui offrait le plus de garanties [financières ou sportives ? Il avait aussi des touches en Angleterre et en Espagne, notamment au Réal Ndlr]. Il signe un contrat de 4 ans pour un salaire avoisinant les 4 millions d’euros. L’accord aurait été conclu dès janvier lorsqu’il n’était pas encore blessé selon l’intéressé lui-même.

Á 29 ans Il francese pose ses valises dans l’un des plus grands clubs au monde. C’est encore un palier qu’il franchit en signant en Lombardie. Il sait très bien que la concurrence sera rude chez le récent champion. Une défense de fer composée du vétéran Nesta, du fuoriclasse Silva et du rugueux Yepes est prête à l’accueillir mais pas forcément à bras ouverts. Il faudra être fort pour briguer une place de titulaire au sein de la meilleure arrière-garde d’Italie. Le scénario le plus probable est une défense centrale Mexès/Silva soutenue par les apports de Nesta et Yepes mais rien n’est gagné d’avance et encore moins à San siro. Le toulousain devra aussi apprendre à calmer ses ardeurs et sautes d’humeur aussi bien sur le terrain que dans les vestiaires très hiérarchisés du Milan. Il devra tout donner et il le sait. Phillou n’arrive pas comme un espoir ou un inconnu. Il devra démontrer dès les premières minutes qu’il a la carrure pour être un Da Milan, un défenseur capable d’évoluer dans une équipe aux ambitions énormes visant Scudetto, CL et Coppa… Galliani nous a peut-être ramené là, l’un des meilleurs pour quasiment rien. Espérons qu’il convaincra et confirmera les espoirs mis en lui…

Nous sommes le 11 juin et déjà plusieurs transferts dont un retentissant… Á suivre…

Bonne chance à Il francese

Forza Milan

Article rédigé par R.G
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