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J’ai attiré l’aube comme on tire une couverture
En son domaine de silence
L’ermite poursuivait sa tâche insidieuse
Le monde pouvait tonitruer
Il traversait les futaies
Déplaçait pierres et terre
Pour sa simple survie
.
Un instant
Je me sentais l’âme à quitter ce monde
Fuir les vains désirs
Où s’enlisent nos âmes
Ne rien laisser paraître du trouble et de la vertu
.
C’est à la noyade que nous sommes condamnés
En la montée infinie de nos impatiences
.
Ce que tu appelles du nom de liberté
Nul n’en a jamais fait l’expérience
Tant elle est un instant
Pour s’enfuir aussitôt
Impalpable ingénue
Sur les chemins pierreux
.
Elle joue de ta patience entre des arbres millénaires
Se promène nue pour attiser tes désirs
Disparaît sitôt tes mains tendues
Geste obscène de celui qui veut croire
.
Tu es victime consentante de tes inconstances
Lorsque la liberté te nargue
Tu oublies de regarder en toi-même
Là où se loge le fruit
Et l’espérance du fruit
.
Manosque, 9 mai 2011
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