Lac Rose : amers rivages...

L'emblématique rive de la traditionnelle dernière étape du "Dakar" a déjà connu des jours plus heureux, des plus malheureux aussi, c'est vrai. Ainsi donc, l'annulation du mythique Rallye Raid a probablement sonné le glas des épopées Africaines pour le plus grand malheur ou bonheur (tout dépend du point de vue où l'on se place) des amoureux de l'Afrique et/ou des Rallyes Raids; pour entrer dans l'histoire, définitivement, comme un Everest de sable.
Il en sera donc de cette course là comme de bien d'autres, il y aura désormais ceux qui l'auront faite et ceux qui ne l'auront tout simplement pas faite, coincés entre les deux ceux qui auraient bien aimé la faire, arf...
Le lac rose est donc amer, n'eut été la forte salinité de ses eaux (expliquant au passage sa couleur typique), le Dakar ne devrait plus troubler la quiétude (ou devrais-je dire l'harassant labeur) des pêcheurs de sel. Il y a en effet fort à parier qu'après avoir (ces dernières années) traversé puis évité, l'Algérie, la Lybie, le Mali, la Mauritanie, après avoir rejoint le Cap, le Caire pour revenir à Dakar, après être parti de Paris, Barcelone ou Lisbonne, le "Dakar" pourrait bien s'échouer définitivement tel un corps mort sur les rivages du continent Africain. Et ce ne sont certainement pas les atermoiements du Ministre des Sport, Bernard Laporte, qui promet un Dakar 2009 Africain qui devraient y changer quelquechose, Monsieur le Ministre, un Dakar ne se décide pas à la roulette (salut toi !!) dans un casino; pas plus qu'une coupe du Monde de Rugby il est vrai, je vous l'accorde. D'autant plus improbable que l'on ne voit pas les mesures sécuritaires et les changements politiques qui pourraient intervenir dans les zones à risque concernées et permettre de prendre le départ dans un peu plus de 11 mois désormais. A moins de prendre le risque de décridibiliser tout ce qui a eu lieu cette année, le "Dakar" s'en remettrait-il alors ?...
Le "Dakar" devra donc vraisemblablement se tourner vers d'autres rivages et alors pourquoi pas renouer avec des symboles forts qui matchent avec ses thèmes d'aventure, de découverte et de dépassement de soi. Et si la fin de l'historique tracé de Paris à Dakar, relent de vieux rêves colonialistes, partait désormais (comme ces dernières années) de Lisbonne ou Barcelone. En se rappellant que c'est à Barcelone que flotte la réplique de la Santa Maria, la caravelle qui permit jadis à Christophe Colomb de découvrir les Amériques, en se rappellant que c'est un navigateur Portugais,  Pedro Alvarès Cabral qui prit possession du Brésil en 1500, son compatriote Vasco de Gama qui passa le premier le Cap de Bonne Espérance vers les Indes (1497), tout comme Fernand de Magellan qui entreprit le tour du Monde en découvrant au passage le détroit qui porte son nom au sud du continent Américain (1520) ou enfin Amérigo Vespucci qui toucha l'Amérique et dont le prénom servit à dénommer le nouveau Monde...
Alors oui, et si en 2009, le "Dakar" partait du Portugal et, porté par les alizés traversait le Chili ou l'Argentine, voire les deux ? Et si l'aventure continuait, malgré tout ?...